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ATTRACTIONS ET RÉPULSIONS
Voici une table de plusieurs substances qui acquièrent
l’électricité vitrée, quand on les frotte avec celles qui les suivent
dans la liste ; et l’électricité résineuse , quand on les frotte avec
celles qui les précèdent.
La peau de chat,
Le verre poli,
L’étoffe de laine,
Les plumes ,
Le papier,
La soie ,
La gomme laque,
Le verre dépoli.
Le bois,
On voit assez , par cette table, qu’il n’y a aucun rapport appa
rent entre la nature ou la constitution des substances et l’espèce
d’électricité qu’elles développent, étant frottées les unes avec
les autres.
La seule loi générale que l’on ait trouvée dans ces phéno-
mènes, c’est que le corps frottant et le corps frotte acquièrent
toujours des électricités diverses , l'une résineuse , Vautre vitrée.
Pour mettre ce résultat en évidence, il faut isoler les deux
corps que l’on veut frotter l’un contre l’autre. S’ils sont solides,
on leur adapte des manches de verre ou de résine , par lesquels
on les tient. Il est bon, quand on le peut, de donner aux
substances frottées la forme de plaques, pour que la friction
s’opère sur une plus grande surface. On peut isoler et éprou
ver de même un corps solide et une étoffe ou deux morceaux
d’étoffes, deux peaux d’animaux, etc. Lorsqu’on a opéré le
frottement pendant quelques instans, on sépare les deux corps ;
et les tenant toujours par le manche isolant, on les présente
tour à tour à un pendule électrique bien sensible, chargé d’une
espèce d’électricité connue. Alors on trouve constamment qu’un
d’eux l’attire, et que l’autre le repousse : leurs électricités sont
donc diverses. On a fait un nombre infini d’expériences pour sa
voir quelles étaient les circonstances qui déterminent chacun des
corps à prendre l’espèce particulière d’électricité qu’il acquiert ;
mais on n’a rien découvert à cet égard de bien décisif. Les plus
légères circonstances semblent, quelquefois déterminer ce phé
nomène ; par exemple , lorsque l’on frotte une plaque de verre
poli contre une plaque de verre dépoli, la première prend