232 LOIS DES ATTRACTIONS ET RÉPULSIONS
suffisait d’appliquer perpendiculairement à l’extrémité de l’ai
guille une force égale au poids de —^ de grain ; et comme les
forces de torsion sont proportionnelles aux angles de torsion,
on voit, qu’il ne fallait que —- 1 —-- de grain pour le tordre d’un,
degré ; de sorte que la plus petite force répulsive entre les deux
boules , les éloignait sensiblement l’une de l’autre. Mais ce fil,
à cause de sa ténuité, se rompait au moindre ébranlement.
Coulomb trouva dans la suite qu’il était plus commode d’en
employer un d’un diamètre presque double, quoique sa flexi
bilité , à longueur égale, dût être seize fois plus petite. Il faut,
avant de faire usage d’un pareil fil, le tenir pendant deux ou
trois jours tendu avec un poids qui soit à peu près la moitié
de celui qu’il peut soutenir sans se rompre. On doit aussi ne
jamais le tordre au-delà de 3oo°, parce que , passé ce terme , il
commence à s’écrouir, et ne réagit plus avec une élasticité
parfaite. C’est ce que nous avons expliqué avec détail dans le
chapitre de l’élasticité.
Coulomb réserva l’extrême sensibilité dont la torsion était
susceptible, pour construire des appareils uniquement destinés
a indiquer les plus petites quantités d’électricité. Ces appareils,
que nous nommerons des électroscopes, sont de véritables
balances électriques dans lesquelles le fil de métal est remplacé
par un simple fil de soie , tel qu’il sort du cocon, et de 4 pouces
de longueur. L’aiguille est un petit fil de gomme-laque long de
î 2 lignes, terminé à une de ses extrémités par un petit cercle de
clinquant très-léger (i). Dans un de ces appareils dont Cou
lomb a fait usage, l’aiguille et le clinquant pesaient ensemble
f de grain. Le fil de soie a, sous cette longueur, une flexibilité
(r) On forme aisément ces fils, en chauffant à la flamme d’une hougie
le milieu d’un petit bâton de gomme-laque, que l’on tient par ses deux
extrémités. Lorsque cette résine commence à se fondre, on écarte rapide
ment les deux extrémités, et la matière fondue se tire communément en
un fil très-fin qui adhère de part et d’antre aux deux bouts solides. On
tire de la meme manière des fils de cire d’Espagne, et même des fils de
verre ; mais pour ces derniers ,à moins d’employer un tube déjà très-fin,
la chaleur d’une bougie ne suffit pas, et il faut y employer la lampe
d emaillenr.