ÉLECTRIQUES. 207
bâton de cire d’Espagne qui complète l’isolement. La flexibilité
de cette suspension est telle qu’une force d’un cent vingt mil
lième de grain appliquée à l’extrémité de l’aiguille suffirait pour
lui faire décrire un cercle entier. Ainsi, après avoir laissé l’ap
pareil établi pendant quelques jours pour donner au fil de soie
le temps de se détordre complètement, si l’on amène le point
de repos de l’aiguille dans la direction du centre du gros globe ,
on pourra regarder la torsion comme absolument insensible
pour une amplitude de quelques degrés où s’étendent les oscil
lations.
Le globe , dont Coulomb s’est servi, avait un pied de dia-
mèti’e ; il était de bois , recouvert d’une feuille d’étain, et porté
sur trois tubes minces de gomme-laque qui l’isolaient. On pouvait
à volonté l’avancer vers l’aiguille ou l’en éloigner à des dis
tances connues, au moyen d’une rainure creusée dans le pied
du support. Les choses étant ainsi disposées, on communique
au petit cercle de papier doré une certaine espèce d’électricité
en le touchant avec une tète d’épingle isolée , ou par un mode
d’action à distance , que nous indiquerons dans la suite. Ou en
communique aussi au globe , mais d’une autre espèce, en le
touchant avec un conducteur électrisé. Alors les oscillations
commencent ; on observe avec une montre à secondes combien
il s’en fait dans un temps déterminé, et l’on mesure aussi la
distance du centre du petit cercle au centre du globe à l’instant
de repos. Voici les résultats obtenus par Coulomb :
Distance du centre du cercle de papier
au centre du globe , en pouces.
Durée de quinze oscillations.
9
20"
18
.24
60
Pour calculer ces résultats , il faut d’abord remarquer que,