264 DISPOSITION DE L’ÉLECTRICITÉ
sans leur enlever l’électricité. Cela fait, posez le corps S sur
un support isolant, ou suspendez-le avec un fil de soie très-fin
passé à la gomme-laque, et communiquez-lui un degré quel
conque d’électricité , fort ou faible. Puis après avoir touché les
deux calottes pour vous assurer qu’elles ne sont point électri
sées , enveloppez-enle sphéroïde S, en les tenant par les extré
mités de leurs manches isolans ; retirez-les aussitôt de la
même manière, et présentez-les à un pendule électrique, vous
trouverez qu’elles ont pris l’électricité du sphéroïde , et qu’elles
l’ont prise toute entière. La réaction électrique de celui-ci,
essayée à l’éleclroscope le plus sensible, est absolument nulle.
L’on peut encore vérifier cette propriété d’une autre manière
qui semble plus générale, parce que le corps soumis à l’épreuve
peut avoir une forme quelconque , et que l’expérience se fait
sans lui ôter rien de son électricité. On pratique seulement sur
3a surface de ce corps un ou plusieurs petits trous cylindriques
de quatre ou cinq lignes de diamètre, et d’une profondeur
arbitraire ; on tire ensuite un fil de gomme-laque de quelques
pouces de longueur, à l’extrémité duquel on adapte un petit
cercle de papier doré pareil à celui de l’aiguille de l’électroscope,
et dont le diamètre soit le tiers ou le quart de la largeur des
trous. Cela fait, on isole le corps S ; on l’électrise fortement par
quelques étincelles tirées du premier conducteur de la machine
ou de toute autre manière ; puis tenant le cylindre de gomme-
laque par son extrémité libre , on introduit adroitement le
cercle de papier doré qu’il porte dans les cavités du corps S , en
prenant bien garde de ne pas toucher les bords de leur ouver
ture. Ce cercle retiré des cavités n’en rapporte pas un atome
d’électricité ; présenté à l’aiguille de l’électroscope déjà chargée
d’une électricité pareille à celle du corps , il n’opère sur elle
aucune répulsion. Mais après avoir inutilement réitéré cette
épreuve, si on lui fait toucher un instant la surface extérieure
du corps S, ou seulement le bord d’une des cavités qu’on y a
pratiquées, il chasse vivement l’aiguille de l’électroscope. Toute
l’électricité du corps S réside donc à cette surface \ il n’y en a
point dans son intérieur..