265
dans l’état d’équilibre.
Ce résultat est général pour tous les corps , quelle que soit
leur forme ; mais en répétant l’expérience, on trouvera quel
quefois que le petit cercle de papier doré, retiré des cavités,
présente de faibles signes d’une électricité de nature contraire
à celle du corps S, et qui ne disparaît même pas lorsqu’on a
touché le petit cercle pour le décharger. Cette permanence
prouve que l’électricité dont il s’agit ne lui est pas propre , mais
lui est communiquée par la gomme-laque même, qui la lui rend
à mesure qu’on la lui ôte ; en sorte qu’il n’en résulte aucune
indication sur l’existence de l’électricité dans l’intérieur du
corps S. Maintenant, comment le cylindre de gomme-laque, qui
porte le petit cercle, peut-il, sans toucher les bords des ouver
tures et par la seule proximité, prendre ainsi une électricité
contraire à celle du corps S ? C’est un phénomène qui s’expli
quera bientôt, quand nous traiterons du développement de
l’électricité à distance. Ici, je me bornerai à dire que cet effet,
purement accidentel, est presque toujours insensible quand la
gomme-laque est pure, l’air sec, et qu’on ne laisse pas le petit
cylindre séjourner long-temps dans les cavités.
Nous pouvons donc , d’après ce qui précède, être assurés
que le principe électrique, quel qu’il soit, ne réside point
dans l’intérieur des corps conducteurs , mais se porte en
tièrement à leur surface. Nous savons d’ailleurs par d’autres
expériences , que l’air le retient à cette surface, et est le seul
obstacle qui l’empêche de sortir du corps. Ainsi, en rap
prochant ces deux indications, nous voyons que le principe
électrique, quelle que soit sa nature, se dispose toujours sur
les corps conducteurs en une couche très-mince dont la surface
extérieure, contiguë à l’air, et limitée par la pression de ce
fluide , est la même que celle du corps électrisé, tandis que la
surface intérieure, nécessairement peu différente de l’autre,
puisque la couche est très-mince, doit être déterminée d’après
d’autres lois qu’il nous faudra tirer de l’observation.
Par exemple, lorsque le corps électrisé est une sphère, la
seule raison de symétrie exige que la surface intérieure soit
pareillement sphérique et concentrique à la surface extérieure ;