34 PRODUCTION ET PROPAGATION
velle vaporisation , y fait diminuer l’élasticité. Les phénomènes
qui se produisent près du corps sonore sont donc alors de la
même nature que si la vapeur devenait un gaz permanent. Ce
sont des augmentations et des diminutions de ressort, succes
sives et momentanées, dont l’effet, se transmet de proche en
proche dans toute la masse fluide, de manière à permettre au
son de s’y produire et de s’y propager.
On peut donc ainsi éprouver, par l’expérience, l’ingénieuse
idée de M. Laplace sur les effets de la chaleur dégagée ou ab
sorbée dans la transmission du son ; car si l’effet qu’il a sup
posé n’a pas lieu, les vibrations des corps sonores dans les
vapeurs ne doivent absolument y produire aucun son ; et si
elles en produisent, ce ne peut être que par l’effet unique du
dégagement de la chaleur. Or, en faisant l’expérience par les
procédés expliqués page 4, j’ai trouvé que la transmission
du son a réellement lieu dans les vapeurs tout aussi bien
que dans les gaz ; par conséquent, l’influence du dévelop
pement de la chaleur dans ce phénomène est incontestable ;
mais, comme nous l’avons déjà remarqué, l’effet doit en être
insensible sur le thermomètre , et l’on ne doit pas plus deman
der pourquoi la température ne s’élève pas dans une salle où
l’on fait de ia musique, que l’on ne demande pourquoi le baro
mètre n’y varie point.
Jusqu’ici nous avons considéré la propagation du son dans
une masse d’air homogène et indéfinie. Supposons maintenant
cette masse terminée par une surface de position fixe ; alors il
faudra que les molécules d’air, immédiatement adjacentes à
cette surface, ne puissent pas s’en détacher; car, si cela arrivait,
il se produirait un vide sur la surface, et les molécules d’air
qui l’auraient un instant quittée seraient aussitôt forcées d’y
revenir. Elles ne pourront donc que glisser dans le sens du
plan tangent. D’ailleurs, jusqu’à ce que l’ondulation sonore
soit parvenue à la surface fixe, elle doit se propager comme
dans l’air libre, puisque pendant tout ce trajet la densité de
l’air est la même que si l’obstacle n’existait pas. Ces condi
tions, introduites dans les formules analytiques, montrent a