Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

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CONSTRUCTION 
un courant continuel. Coulomb s’est assuré qu’en poussant 
ainsi la formule à l’extrême, c’est-à-dire en l’appliquant à des 
cylindres très-minces , elle donnait des valeurs de e plutôt trop 
petites que trop grandes. 
Tout ce que nous venons de trouver pour les cylindres non 
isolés aurait encore lieu pour des cylindres isolés, mais d’une 
longueur infinie ; puisque l’électricité qui serait refoulée sur les 
parties les plus éloignées de leur surface, ne pourrait avoir 
aucune influence sensible sur celle qui avoisinerait la sphère 
électrisée. Par une raison semblable , les résultats seront encore 
à peu de chose près les mêmes, si les cylindres , sans être infinis, 
ont beaucoup de longueur comparativement à leur diamètre. 
Enfin si, en les supposant toujours les mêmes, on les présente 
perpendiculairement à une surface non sphérique, mais d’une 
grande étendue comparativement à leur grosseur, et que leur 
extrémité soit tenue très-près de cette surface, l’action qu’ils en 
éprouveront sera presque la même que produirait une sphère 
osculalrice à la surface proposée, ou même un plan tangent à 
cette surface. Car les attractions de tous les points électrisés 
diminuant d’intensité en raison du carré de la distance, l’influence 
des parties de la surface qui regardent le cylindre s’affaiblit à 
mesure qu’elles sont plus distantes , et l’effet de cette influence, 
décomposé dans le sens de la longueur du cylindre , s’affai-> 
blit encore plus rapidement par 1 ? obliquité. Ainsi, dans tous 
les cas , en amincissant suffisamment les cylindres , l’électricité 
développée à leur extrémité antérieure par l’influence du corps 
auquel on les présente, pourra devenir assez forte pour vaincre 
la résistance de l’air , et s’échapper dans l’espace. Alors, si le 
cylindre est isolé, il demeurera chargé d’un excès d’électricité 
contraire à celle qui s’échappe , c’est-à-dire de même nature 
que celle du corps électrisé auquel on l’a présenté. 
C’est précisément ainsi que l’on doit concevoir la transmission 
continuelle d’électricité qui semble se faire entre le plateau de 
verre de la machine et les branches du premier conducteur. 
L’électricité vitrée , développée par le frottement sur le verre , 
et adhérente à sa surface, agit par influence sur les électricités 
combinées du conducteur, repousse la vitrée, attire la rosi-
	        
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