DES ÉLECTROSCOPES. 357
rudesse , elle donne des signes d’électricité résineuse ; c’est le
cas où ses molécules sont écartées. Lorsqu’elle est frottée contre
un métal très-poli qui altère peu sa surface, ou dont l’effet se
borne à la comprimer par parties, sans écarter individuelle
ment les particules qui la composent, elle ne donne aucun
signe d’électricité, ou elle donne des signes d’électricité vitrée.
La chaleur, dilatant les pores des corps , agit sur leur surface
comme ferait un frottoir plus rude. Elle la dispose donc à
prendre l’électricité résineuse.
Lorsqu’on frotte les poils d’une peau de chat contre une
surface métallique polie ou dépolie , ils ne peuvent que céder
à son choc, et se refouler les uns sur les autres ; mais ils se com
priment ainsi, tout d’une pièce, sans aucune vibration de leurs
particules. Us sont donc disposés d’une manière éminemment
favorable pour prendre l’électricité vitrée, comme en effet on
voit qu’ils l’acquièrent, puisqu’après le frottement le métal
se trouve toujours avoir l’électricité résineuse. Mais employez
ces mêmes poils à former le tissu d’une étoffe , ce qui exigera
qu’ils soient foulés, comprimés et serrés sur eux-mêmes ; alors ,
si vous les- frottez contre une surface métallique dépolie, ils
n’en seront pas seulement pi’essés et comprimés comme aupa
ravant; ils seront au contraire séparés et déchirés par les
aspérités de cette surface. Ainsi ils devront prendre l’électricité
résineuse, comme en effet on voit aussi qu’ils la prennent,
excepté dans le cas où la surface métallique contre laquelle on
les frotte a un certain degré de poli.
En général, lorsque l’un des corps frottés est un tissu de
fibres animales ou végétales serrées les unes sur les autres, tel
qu’un ruban de soie, une étoffe de laine ou un morceau de
papier sec, le meilleur frottoir doit être celui sur lequel ces
tissus ne peuvent produire qu’une compression générale et
passagère. Aussi l’expérience apprend-elle que, dans ce cas,
rien n’est préférable à une peau garnie de son poil.
Mais lorsque des substances animales ou végétales, frottées
l’une contre l’autre, se dilatent toutes les deux dans le frotte
ment , l’espèce d’électricité que prend chacune d’elles dépend