362 DES ÉLECTRICITÉS DISSIMULÉES,
trouve en équilibre entre la répulsion qu’il exerce sur lui—
même et l’attraction du fluide de B pour le retenir.
Tous ces phénomènes, que la théorie indique , sont parfaite
ment confirmés par l’expérience.
On communique aux gi’ands conducteurs de la machine une
faible électricité ; après quoi prenant un plateau métallique A,
fig. 3i , que l’on tient isolé et suspendu par son crochet C,
au moyen d’un tube de verre M, on fait toucher ce crochet
aux conducteurs. Le plateau prend ainsi une petite quantité
d’électricité qui donne un eerlain degré de divergence aux
boules de sureau d’un électroscope isolé, formé par deux fils
de lin suspendus à une tige de cuivre.
Après cette opération, les conducteurs ont perdu une si
petite quantité d’électricité, qu’on peut les regarder comme
presque aussi chargés qu’auparavant; on recommence à les
toucher de la même manière , mais en tenant au-dessous du
plateau isolé A un autre plateau B communiquant au réservoir
commun. On maintient la présence de B jusqu’à ce que le
premier plateau A soit séparé des conducteurs ; de cette ma
nière , il prend une électricité beaucoup plus considérable que
la première fois, comme on peut s’en assurer en le présentant
de nouveau à l’électroscope. Il est évident qu’il faut retirer A
du contact sous l’influence de B ; car si l’on retirait B d’abord ,
le fluide accumulé dans A retournerait aussitôt dans le système
des conducteurs, conformément aux lois de son premier
équilibre.
Si vous répétez cette expérience en tenant d’abord le plateau B
très-éloigné de A, ensuite un peu plus près , et enfin très-voisin ,
vous trouverez que la charge de A augmente de plus en plus.
Cela est en effet conforme à la théorie ; car l’attraction réci
proque de l’électricité de B et de A doit augmenter à mesure
que leur distance devient moindre ; le maximum de charge
correspondrait donc au cas où la distance des deux plateaux
serait tout-à-fait nulle. Mais comme on ne pourrait arriver à
cette distance sans exciter une étincelle à travers l’aie qui les
sépare ? on interpose entre eux un corps très-mince et difficile-