DES EXPLOSIONS ÉLECTRIQUES. 43 j
ïa batterie , et l’on approche l’autre du conducteur isolé C ;
par ce moyen la décharge de la batterie s’opère en passant
par la petite feuille d’or qui se réduit en vapeurs et dispa
raît à l’instant.
Lorsque les expériences se font dans l’air atmosphérique,
les particules des fils métalliques dont la température se trouve
ainsi élevée sont dans une disposition très-favorable pour se
combiner avec celui des deux principes de l’air que l’on
nomme l'oxigène ; aussi celles que l’on peut recueillir en pro
duisant l’explosion dans des vases fermés sont—elles ordinai
rement combinées avec ce principe, c’est-à-dire oxidées. Lors
que l’on place les fils sur des cartons blancs, la poussière
oxidée qui en résulte laisse de part et d’autre du lieu qu’oc
cupait le fil , des traces qui ont la forme d’une chenille. Mais
le meilleur moyen de recueillir ces oxides , c’est de mettre
une petite feuille métallique très-mince entre deux James de
verre que l’on serre par une petite presse, et de faire passer
une décharge à travers ; l’oxide se répand alors sur toute la
surface du verre à laquelle il reste adhérent. Cet effet, comme
on devait s’y attendre, n’a plus lieu dans les gaz qui ne con
tiennent pas d’oxigène. Les métaux y sont fondus et vola
tilisés , mais non oxidés. La grande chaleur que l’électricité
accumulée développe ainsi dans les corps conducteurs , lors
qu’ils sont trop minces pour lui offrir un libre passage , est
parfaitement conforme à ce qxii arrive à ces corps toutes les
fois qu’ils sont fortement et subitement comprimés par une
force mécanique ; et les phénomènes que nous venons de dé
crire n’annoncent rien autre chose que la force prodigieuse
avec laquelle l’électricité pousse et refoule leurs particules les
unes sur les autres pour s’y frayer un passage.
On conçoit donc qu’une telle force pourra , par une action
semblable, produire dans les substances liquides ou gazeuses
tous les phénomènes qui résulteraient naturellement d’une forte
compression ou d’une subite élévation de températui'e ; c’est
en effet ce qui a lieu. Ainsi la décharge électrique, même celle
d’une simple bouteille de Leyde, enflamme les gaz hydrogène