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la bouteille se déchargera par le contact, et l’électricité se 
transmettra par les tiges et la carte. Dans ce cas la carte sera 
percée ; mais elle le sera toujours vis-à-vis de la pointe R qui 
communiquait à l’électricité résineuse de la bouteille : ce qui 
semble indiquer que l’électricité résineuse ne sort pas de la 
pointe, et que c’est l’électricité vitrée qui s’élance vers elle à 
travers l’air, le long de la surface de la carte ; car ce phéno 
mène arrive même lorsqu’il y a déjà un trou percé dans la 
carte devant la pointe Y qui communique à l’électricité vitrée. 
Alors même cette électricité ne passe pas par le trou V, elle 
suit la surface de la carte, et va rejoindre la pointe rési 
neuse R. 
Il était intéressant d’examiner si ce phénomène aurait éga 
lement lieu sous des pressions atmosphériques différentes ; c’est 
ce qu’a fait M. Trémery : il a placé les tiges et la carte sur 
le plateau d’une machine pneumatique, et il les a recouvertes 
d’une cloche dont il a extrait successivement l’air à divers 
degrés. Il a ensuite transmis la décharge à travers les tiges 
par des communications métalliques préparées d’avance , et 
qui s’étendaient à l’extérieur de la cloche. Alors il a observé 
que, dans l’air raréfié, la carte n’était plus percée vis-à-vis la 
pointe résineuse ; le trou se rapprochait de la pointe vitrée à 
mesure que la densité de l’air devenait moindre. Ainsi, dans 
ce cas, l’électricité résineuse s’élancait aussi à travers le gaz 
raréfié , mais à une moindre distance que l’autre ; ce qui 
semble indiquer qu’en général l’air exerce une force coerci 
tive plus grande sur l’électricité résineuse que sur l’électricité 
vitrée. Par conséquent, lorsque l’on approche l’un de l’autre 
deux corps chargés d’électricités contraires, ce qui détermine 
une accumulation considérable d’électricité au point où doit 
s’opérer le contact , ce sera toujours l’électricité vitrée qui 
parviendra la première à surmonter la résistance de l’air, et 
par conséquent ce sera elle qui s’élancera vers l’électricité 
résineuse. On est encore conduit à la même conséquence en 
observant les traces que laisse l’électricité sur les corps impar 
faitement conducteurs, lorsqu’elle s’est déchargée en suivant leur