DES EXPLOSIONS ÉLECTRIQUES. 435
surface : ces traces représentées fig. 53 , offrent des rayonne-
mens latéraux qui semblent se diriger de la vitrée vers la rési
neuse. Les aigrettes électriques, formées par l’électricité vitrée,
présentent le même aspect. Enfin M. Charles a fait passer des
décharges sur de grands draps noirs couverts de petites par
celles de métal qui entretenaient la continuité des étincelles ,
de sorte qu’elles pouvaient avoir deux ou trois pieds au moins
de longueur ; et il a observé qu’alors le temps de leur trajet
était assez saisissable pour que l’on s’aperçût qu’elles allaient
du conducteur vitré au conducteur résineux.
La combinaison des deux gaz hydrogène et oxigène par
l’étincelle électrique est un phénomène si remarquable, qu’on
doit désirer de connaître en détail les moyens de l’opérer ;
elle se fait avec la plus grande facilité au moyen d’un appa
reil représenté fig. 54 , et que l’on appelle le pistolet de
Yolta, du nom de Yolta qui l’a imaginé. C’est un petit vase
métallique V dont l’orifice se ferme par un simple bouchon de
liège B ; un trou latéral T, percé dans les parois du vase , sert
à y introduire une tige métallique T T, enveloppée d’un tube
de verre qui l’isole : l’extrémité S de cette tige, qui s’avance
dans l’intérieur du vase, est arrondie en sphère, et placée à peu
de distance d’une autre tige S' également métallique et soudée
à ses parois.
Quand on veut se servir de cet appareil, on renverse le vase
de manière que son orifice B soit en bas; dans cette position,
on y introduit un peu de gaz hydrogène , que l’on garde dans
une vessie fermée par un robinet métallique , et la seule légèreté
spécifique de ce gaz comparativement à l’air atmosphérique,
suffit pour l’empêcher de sortir du vase V. Alors la portion
d’air qui n’est point déplacée fournit l’oxigène nécessaire pour
la combustion, sinon dans la proportion rigoureuse qui la
rendrait complète, du moins en assez grande abondance pour
qu’elle s’opère en partie. Le mélange étant ainsi fait , on ferme
l’orifice B avec son bouchon de liège, en tenant toujours le vase
renversé ; puis on donne une petite étincelle au crochet exté
rieur de la tige isolée. L’électricité, en se communiquant le