44» EFFETS MÉCANIQUES
M. Wollaston est allé plus loin; il a essayé de prouver que
le développement de l’électricité provenait toujours d’une oxi-
dation primitivement excitée dans quelques parties des conduc
teurs en communication ; et pour cela, il a fait les expériences
suivantes.
« J’ai trouvé, dit-il, qu’en appliquant sur les coussins delà
machine électrique un amalgame d’ai'gent ou de platine, mé
taux qui ne sont pas susceptibles d’oxidation spontanée, je ne
pouvais obtenir aucun signe d’électricité. Au contraire, un
amalgame d’étain donne des signes très-marqués d’excitation
électrique. L’amalgame de zinc produit encore plus d’effet ;
mais le meilleur est celui qui contient un mélange de zinc et
d’étain ; ces deux métaux réunis s’oxident mieux encore qu’ils
ne le font séparément (1).
» Pour m’assurer davantage si l’oxidation aidait à la pro
duction de l’électricité, je fis monter un petit cylindre, avec son
coussin et son conducteur, dans un vase où je pusse à volonté
changer l’air qu’il renfermait.
» Après avoir essayé le degré d’excitation dans l’air commun,
je lui substituai du gaz acide carbonique. L’excitation fut
absolument détruite ; elle reparut lorsque je fis revenir l’air
atmosphérique ».
Ces faits, quoique très-curieux, ne me semblent pas établir
complètement la proposition que l’auteur a eu en vue. Il montre
bien que , dans les cas cités, l’oxidation est nécessaire pour que
l’électricité se produise, et que le frottement seul ne la déve
lopperait pas. Mais ce résultat n’est pas général. Car quelle
oxidation peut-on supposer dans les poils d’une peau de chat,
dans les fibres d’un morceau de papier, ou même dans les par
ticules de deux plaques de verre que l’on frotte l’une contre
l’autre? D’ailleurs, si l’oxidation était la cause unique du dé
veloppement de l’électricité dans l’amalgamme d’étain et de
(i) On appelle, en chimie, amalgames les combinaisons des métaux
avec le mercure.