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DE I/ELECTRICiTE ATMOSPHÉRIQUE
CHAPITRE XII.
De VElectricité atmosphérique et clés Paratonnerres.
33ès que l’on eut découvert la bouteille de Leyde et les batte
ries électriques, les effets de l’électricité accumulée par ces
appareils se trouvèrent siressemblans à ceux delà foudre., qu’on
ne put s’empêcher de soupçonner cette analogie. Cependant
Franklin fut le premier qui, ayant reconnu le pouvoir des
pointes pour décharger à distance les corps électrisés, conçut la
possibilité d’employer ce moyen pour rendre sensibles les effets
de l’électricité atmosphérique, et se préserver de ses explosions.
Blais n’ayant pas en Amérique les moyens suffisans pour ces
expériences , il engagea les physiciens d’Europe à les observer.
Le pi’emier qui répondit à cet appel fut Dalibard, physicien
français, qui fit construire à Marly-la-Ville une cabane au-dessus
de laquelle était fixée une barre de fer de quarante pieds de lon
gueur, isolée dans sa partie inférieure. Un nuage orageux étant
venu à passer vers le zénith de cette barre , elle donna des étin
celles à l’approche du doigt, et présenta tous les autres effets
qu’offrent les conducteurs électrisés par nos machines ordi
naires.
Ces appareils se multiplièrent; mais ils avaient tous un défaut
commun , qui consistait dans le défaut d’isolement de leur base ,
laquelle se trouvait exposée à être mouillée par la pluie, et à
laisser dissiper ainsi l’électricité. Canton imagina de remédier à
ce défaut en plaçant, à l’extrémité inférieure de la barre métal
lique, un chapeau en métal qui recouvrait le support isolant, et
le mettait à l’abri de la pluie. Au moyen de cet appareil per
fectionné , il trouva que certains nuages sont chargés d’électri
cité vitrée, d’autres d’électricité résineuse ; en sorte que l’élec
tricité de l’appareil changeait souvent cinq ou six fois en une