Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

ET DES PARATONNERRES. 
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demi-heure. La pluie et la neige en tombant l’électrisaient aussi, 
et ces phénomènes avaient lieu l’hiver comme l’été. Pour ne pas 
être obligé d’aller le visiter sans cesse , et souvent sans utilité , 
Canton imagina d’y adapter un petit appareil extrêmement 
ingénieux, représenté fig. 55. Ce sont trois timbres TT, T 2 sus 
pendus à une même tige métallique, le premier par un fil de 
soie, les deux autres par une chaîne métallique. De plus, le 
timbre T communique au sol par une autre chaîne atta 
chée sous sa partie inférieure ; entre ces timbres pendent de 
petites sphères métalliques b b' suspendues à des fils de soie. 
D’après cela, il est clair que si là lige AB est mise en commu 
nication avec le conducteur vertical qui reçoit l’électricité de 
l’atmosphère , cette électricité se transmettra d’abord aux deux 
timbres extrêmes T, T 2 par le moyen des chaînes métalliques qui 
les suspendent. Alors les petits globules b b' seront attirés vers 
les timbres, et viendront le toucher; mais aussitôt après , ils en 
seront repoussés , et ils seront au contraire attirés par le 
timbre T communiquant au sol; ils se porteront donc vers lui, 
se déchargeront, et iront se recharger de nouveau par le contact 
des timbres extrêmes. Ces oscillations continuelles des petits 
globules feront sonner les timbres, et l’on sera ainsi averti de 
la présence de l’électricité. Cet appareil se nomme un carillon 
électrique. 
Cependant Franklin, en Amérique , avait continué de suivre 
ses idées qui devaient en effet lui offrir un grand attrait. A 
défaut d’édifices d’une grande hauteur , il imagina de faire des 
cendre l’électricité des nuages sur la terre, le long de la corde 
•d’un cerf-volant ; et depuis les belles expériences de Newton sur 
les couleurs développées par les bulles d’eau savonneuse, ce fut 
la seconde fois que des jeux d’enfans devinrent pour la phy 
sique les instrumens des plus belles découvertes. Mais Franklin 
ne prévoyait pas lui-même l’extrême danger auquel il s’ex 
posait. Son cerf-volant était enlevé, et il en tenait la corde 
à la main; mais elle ne donnait encore aucun signe d’électri 
cité , quoique le cerf-volant fût voisin d’un nuage qui parais 
sait porteur de la foudre. Déjà Franklin craignait de s’être 
trompé dans ses conjectures , lorsqu’enfin une petite pluie étant
	        
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