ET DES PARATONNERRES.
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que, malgré l’abondance du feu qui les formait, elles
tombèrent constamment sur le corps conducteur le plus voisin.
Cette constance me donna tant de sécurité , que je ne craignais
pas d’exciter ce feu avec mon excitateur, dans le temps même
que l’orage était assez animé; et lorsque les branches de verre
de cet instrument eurent seulement deux pieds de longueur ,
je conduisis où je voulus , sans sentir à ma main la plus petite
commotion , des lames de feu de six ou sept pieds, avec la même
facilité que je conduisais des lames qui n’avaient que sept à
huit pouces. »
Ces phénomènes n’ont rien qui ne soit très-conforme à la
théorie. Nous avons vu en effet que lorsqu’un cylindre métal
lique très-mince et isolé est mis , par une de ses extrémités, en
contact avec un conducteur électrisé , l’épaisseur moyenne de la
couche électrique sur sa surface est réciproque à son rayon
divisé par celui de la sphère osculatrice du conducteur au point
de contact ; nommant donc R le rayon de cette sphère , E l’épais
seur de l’électricité sur sa surface, et r, e les quantités ana
logues sur le cylindre , la valeur moyenne de e est
ER
e = m . ,
/■
m étant un coefficient constant que l’expérience donne à peu
près égal à Mais à l’extrémité libre du cylindre, l’épaisseur
de la couche électrique surpasse cette valeur moyenne dans le
rapport de 2,3o à l’unité ; son expression pour ce point est donc
20,7 ER
Pour appliquer ceci au cerf-volant électrique, supposez que la
sphère osculatrice du nuage , au point où le cerf-volant le
pénètre, ait 1000 pieds de rayon, et que la corde ait une
ligne ; alors, en exprimant tout en lignes, on aura R= 144000 et
r = 1 ; par conséquent, l’épaisseur de la couche électrique à
l’extrémité inférieure de la corde métallique sei’a
—144000 E, ou 62100 E,
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