Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Second)

448 de l’électricité atmosphérique 
l’air, toujours proportionnelle au carré de l’épaisseur de la 
couche, y sera soixante-deux mille fois aussi forte. De là il 
résulte que les particules d’air humide situées entre le nuage et 
le paratonnerre, doivent se précipiter vers celui-ci avec une 
grande rapidité, y perdre l’électricité que leur avait donnée le 
nuage, en prendre une autre très-forte de nature contraire ; 
puis , fuyant alors la pointe qui les repousse, se porter vers le 
nuage , et neutraliser l’électricité de toutes celles de ses parti 
cules qui se rencontrent sur leur passage , jusqu’à ce que ce 
mouvement alternatif l’ait complètement déchargé. 11 doit donc 
arriver, en général, que cette décharge s’opérera sans explo 
sion , et que tous les corps conducteurs qui se trouveront au- 
dessous du paratonnerre , à peu de distance , seront préservés 
par lui. Mais enfin si, dans un cas extraordinaire, ce rapide 
écoulement de l’électricité ne suffit pas encore, et qu’une explo 
sion se produise, c’est infailliblement sur la pointe qu’elle doit se 
porter, puisque c’est là que l’attraction réciproque des deux 
électricités contraires est incomparablement la plus forte; aussi 
en ce point l’expérience a-t-elle confirmé pleinement la théorie. 
Dans les premiers temps que cette invention fut mise en usage, 
on présenta à l’Académie des sciences une pointe de paratonnerre 
qui avait ainsi reçu une explosion si forte, qu’elle en avait été 
fondue, comme les fils de fer que nous fondons par nos batte 
ries. Cependant cette explosion , si terrible qu’elle aurait causé 
infailliblement les plus grands malheurs sur la maison où elle 
était tombée, ne fit pas même éprouver la commotion la plus 
légère, et ne fut aperçue que par l’effroyable bruit qu’elle 
excita. 
On peut par une expérience très-simple donner une image 
sensible de l’effet des paratonnerres sur les nuages électrisés. 
On suspend aux conducteurs d’une machine électrique un fil de 
lin , au bas duquel on a attaché un petit lambeau de coton 
cardé qui peut assez bien nous représenter un nuage. On élec 
trise le tout, et l'on présente au coton, non pas une pointe, mais 
un corps sphérique ; aussitôt il est attiré, et il se produit une 
étincelle entre ces deux corps. Mais si, au lieu d’une sphère ,
	        
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