ET DES PARATONNERRES,
sîon ; mais si elle s’approche rapidement, elle est foudroyée.
Le nombre des paratonnerres qu’il faut placer sur un édifice
ne peut pas être l’objet d’une détermination rigoureuse. On a
coutume de les placer à soixante pieds à peu près les uns des
autres ; et il n’y a point d’exemple, qu’à cette distance, il se
soit fait d’explosion entre eux.
Les conditions que nous venons de recommander étant obser
vées, il est physiquement impossible que les paratonnerres occa-
sionent le moindre accident aux édifices sur lesquels ils sont
élevés. Néanmoins la sécurité que l’on doit éprouver auprès
d’eux ne peut devenir entière que par la réflexion. L’on sent
quelque effroi à penser que l’on dormira auprès de la foudre,
ou qu’on touchera le conducteur qui la renferme , et la transmet
invisiblement; on hésite assurément pour savoir si l’on peut en
sûreté conduire ce terrible météore à travers un magasin à
poudre.
Ces circonstances sont trop importantes, et les dangers qui
pourraient, en pareil cas, résulter d’une imprudence, seraient
trop graves, pour qu’on ne doive pas les examiner avec toute
l’attention possible. Mais heureusement ils ne sont point à
craindre; car c’est une propriété constante de l’électricité libre,
soit vitrée , soit résineuse, de suivre par préférence les meilleurs
conducteurs qui se présentent à elle ; et par conséquent lorsqu’elle
trouve une barre métallique suffisante pour la conduire , elle la
suit et ne se détourne p^int sur les corps environnans. Nous en
avons déjà vu la preuve dans sa marche silencieuse le long de la
corde du cerf-volant électrique, et dans l’espèce de choix qu’elle
semble faire des meilleurs conducteurs pour s’élancer sur eux,
îorsqu’étant parvenue à l’extrémité de cette corde, elle est arrêtée
par l’isolement. Mais cette propriété devient encore sensible dans
les expériences suivantes.
On décharge une bouteille deLeyde à travers un fil métallique
enveloppé de poudre. Cette poudre ne prend pas feu. Si l’on
établit soi-même la communication par un excitateur métalli
que que l’on tient avec la main nue, la décharge s’opère toute
entière à travers le métal. On suspend un oiseau dans sa cage
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