PERCEPTION ET COMPARAISON
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place sous la corde en tel point de sa longueur que l’on veut.
Ce chevalet représenté par H, fig. 6 , a une hauteur telle
qu’étant placé entre le plateau du monocorde et la corde elle-
même , celle-ci presse dessus, et. se trouve ainsi fixée en ce point.
Supposons 4onc que l’on fasse d’abord vibrer la corde entière ;
îe nombre des oscillations par seconde sera
l/g?
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Si le poids P est suffisamment considérable, elles seront trop
rapides pour qu’on puisse les compter ; mais on entendra un
certain son dont on pourra se rappeler la sensation ; ou bien
encore à côté de la première corde on pourra en placer une
autre pareille , et de même longueur, que l’on tendra avec un
poids égal ou tel qu’elle rende exactement le même son ; ce que
l’on pourra vérifier en les comparant. Si l’on avait près de soi
un forté-piano accordé , ou un orgue , on pourrait encore cher-
cher et trouver sur ces instrumens la touche qui répond au son
que l’on aura produit.
Je suppose maintenant que l’on place le chevalet sous la
corde , précisément à la moitié de sa longueur, comme le repré
sente la fig. 7, sans changer le poids qui la tend. Alors, en
changeant l en\l dans la formule, on aura le nombre des vibra
tions en une seconde pour chacune des deux parties ; ce sera
2 V" gP .
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c’est-à-dire qu’il sera double du premier. Or, le son rendu par
chaque partie de la corde ainsi divisée , différera du premier
son rendu par la coi’de entière. Il en sera ce que l’on appelle en
musique Y octave aiguë ; et comme ce rapport se vérifie toujours,
quelle que soit la longueur, la grosseur et la tension de la corde
que l’on divise , il faut en conclure que lorsqu’un son est l’octave
aiguë d’un autre, il répond à un nombre de vibrations deux
fois plus rapides ; de sorte que si l’on veut désigner chaque son
par le nombre de vibrations qui lui appartient, le premier sera b.