476 DÉ l’ÉLECTRICÏTÉ DÉVELOPPÉE 
celui-ci en acquiert au-delà de sa quantité naturelle. Or le zinc 
se trouve ici dans une condition éminemment propre à ce dé 
veloppement; car il se trouve interposé entre deux corps qui le 
touchent, et dont l’un, qui est le cuivre, exerce sur lui une 
action éleclromotrice sensible, tandis que l’autre, qui est le 
liquide, n’en exerce qu’une infiniment faible. Le développe 
ment d’électricité pourra donc s’opérer aussi bien que si le 
zinc était isolé dans l’air; et de plus, par le moyen du con 
ducteur humide, il faudra que ce conducteur et le plateau du 
condensateur auquel il communique , partagent tous deux 
l’excès d’électricité du zinc, jusqu’à ce qu’ils acquièrent une 
force répulsive égale à la sienne. C’est en effet ce que l’expé 
rience confirme parfaitement. 
Par conséquent, si l’on soude ensemble deux plaques circu 
laires , l’une de zinc , l’autre de cuivre, et si, après avoir posé 
cette pièce sur la main par le côté cuivre, on recouvre sa face 
zinc avec un conducteur humide dont la force électromo— 
trice soit insensible, par exemple, avec une rondelle de drap 
imbibée d’eau ou de dissolution saline, tous les corps conduc 
teurs que l’on mettra au-dessus de ce système, partageront 
l’excès d’électricité vitrée de la face zinc et du corps humide 
qui la recouvre. Si donc, sur ce premier système, on en pose 
un autre pareil, de manière que sa face cuivre pose sur la 
rondelle humide, ce second système partagera d’abord , comme 
corps conducteur, l’excès d’électricité vitrée de la première 
face zinc; et en outre, la seconde pièce de zinc prendra un 
nouvel excès d’électricité, également vitrée, produit par la 
force électromotrice du cuivre avec lequel elle est soudée. En 
ajoutant ainsi successivement plusieurs systèmes semblables les 
uns sur les autres , on aura un appareil dans lequel l’état élec 
trique des pièces successives ira en augmentant de bas en haut, 
avec le nombre des couples superposés. 
Tel est l’admirable instrument universellement connu au 
jourd’hui sous le nom de pile voltaïque, et dont la physique 
et la chimie ont obtenu de si étonnans résultats. Pour bien 
concevoir ses effets, il faut avoir analysé d’une manière pré-