THÉORIE DE L’APPAREIL ÉLECTROM., etc.
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CHAPITRE XYII.
Théorie de Vappareil électromoteur, en ayant égard
a Vimperfection de la conductibilité.
L» effets chimiques que nous venons de décrire ne peuvent
pas être produits avec toutes sortes d'appareils électromoteurs.
Ils exigent dans la transmission de l’électricité un certain degré
de vitesse que toutes les espèces de conducteurs humides ne
comportent pas.
Pour en avoir la preuve , montez une pile avec un conducteur
humide, tel, par exemple, que l’eau saturée de muriate de
soude , et donnez-lui seulement le nombre d’étages nécessaires
pour qu’elle commence à produire la décomposition de l’eau
saturée du même sel. Cela fait, montez une autre pile pareille,
composée d’un même nombre de couples métalliques ; mais au
lieu d’interposer une seule rondelle humide entre chaque couple,
placez-en plusieurs les unes sur les autres , quoique toujours
imprégnées de la même dissolution. \ ous formerez ainsi un
système de conducteurs de même nature que le précédent,
mais d’une conductibilité moins parfaite; car l'électricité, lors
qu’elle est très-faible, parait éprouver plus de difficulté pour
passer d’une surface à une autre également conductrice, que
pour suivre la même surface d’un mouvement continu. Aussi,
en multipliant suffisamment les alternatives, vous finirez par
ne plus obtenir la décomposition’de l’eau; et si vous essayez
de même les effets physiologiques, tels que les commotions
et les étincelles , vous les trouverez également affaiblis. Cepen
dant vous n’avez altéré que la faculté conductrice de la pile , et
nullement le principe de son électricité.
Pour avoir une idée précise de ce qui se passe dans cette
circonstance, il faut examiner l’influence de la conductibilité
imparfaite sur l’état électrique de la pile dans l’état d’équilibre
et dans l’état de mouvement.