5»6 THÉORIE DE L’APPAREIL ÉLECTROMOTEUR
Lorsque deux corps, de même forme et d’un volume égal ,
communiquent ensemble par un conducteur parfait, symétri
quement appliqué à leurs surfaces, si l’on charge l’un ou l’autre
d’une quantité quelconque d’électricité , elle se partagera entre
eux également. Mais s’ils sont unis par un conducteur imparfait,
cétte égalité n’est plus nécessaire, et l’équilibre électrique aura
lieu toutes les fois que la différence des actions répulsives des
deux corps sera moindre que la résistance opposée par le con
ducteur imparfait. Tel est le cas des appareils électromoteurs
dont les plaques sont séparées par des conducteurs qui offrent
une résistance sensible à la transmission de l’électricité. Alors
les plaques de zinc et de cuivre, contiguës à un même conduc
teur, ne se mettent plus, si on peut ainsi s’exprimer, à la même
température électrique, et la pile ne peut plus tirer du sol la
quantité d’électricité qui convient à son maximum de charge. En
supposant, par exemple, qu’elle communique avec le sol par son
pôle cuivre , et qu’on ait, touché un instant son autre pôle pour
le décharger , lorsque l’électricité se sera remise en équilibre ,
la seconde pièce de cuivre c u , en commençant par la base,
aura moins que la pièce de zinc inférieure a, ; la troisième c 3
aura moins que z 3 ; et dans tout le reste de la colonne, l’état
électrique des pièces croîtra moins rapidement que dans le cas
d’une parfaite conductibilité. Ceci doit s’entendre uniquement
de l’état électrique absolu ; car si l’on comparait ensemble dif
férentes piles composées d’un nombre de couples inégal, mais
montées avec un même conducteur imparfait, il se pourrait que
les très-petites piles fussent comme nulle«, comparativement à
celle qui contiendrait un très grand nombre d’étages, parce que
la résistance du conducteur imparfait, interposé entre deux
couples , exigerait, pour être vaincue , un certain degré de force
répulsive qui pourrait ne pas exister dans les petites piles,
tandis qu’il se trouverait dans les antres. Quoi qu’il en soit,
une fois l’obstacle surmonté pour ces dernières, il en devra
résulter une décharge momentanée dans laquelle toute l’élec
tricité passera librement, comme lorsqu’un corps électrisé se
décharge par étincelle à travers l’air ; après quoi chaque couple
métallique se remettra instantanément dans l’état électrique