SUR LUI-MÊME. 537
mente d’abord leur énergie par le transport direct d’électricité
qui en résulte ; mais en même temps elle devient nuisible par
la couche d’oxide non conducteur qu’elle dépose sur les sur
faces des disques, ce qui amène enfin la cessation de toute
action , et d’autant plus promptement, que l’énergie de la pile
a d’abord été plus puissante.
Les expériences précédentes montrent comment les décom
positions chimiques opérées dans l’intérieur de la pile peuvent
contribuer à entretenir son action. Mais on y reconnaît tou
jours que le principe d’excitation réside dans le seul contact des
métaux hétérogènes, et dans le développement d’électricité qui
en résulte, conformément aux expériences fondamentales de
Yolta, que nous avons rapportées plus haut. La liaison de ces
deux circonstances, l’oxidation et l’état électrique,a fait penser
à quelques physiciens très-distingués, que la seconde était un
effet de la première; et l'accroissement d’action que les décom
positions chimiques produisent, leur ont fourni des argumens
très-précieux en faveur de cette opinion. Mais il me semble
que les expériences de Yolta sur le développement d’électricité
qui s’opère dans le contact des métaux isolés, ne peuvent lais
ser aucun doute sur le principe; et d’autant moins , qu’en y
joignant le phénomène du transport, il n’y a rien dans les
expériences qui ne s’explique parfaitement par des différences
de conductibilité. Si les décompositions chimiques faisaient
autre chose que l’office de conducteurs , si elles donnaient de
l’électricité aux disques , on devrait y retrouver cette électricité
en isolant la pile , et tenant la communication établie pendant
quelque temps entre ses deux pôles ; ce que l’expérience ne
confirme point. Enfin , si l’affinité chimique était le principe de
l’action, elle devrait s’exercer de même, soit que la communi
cation fût ou ne fût pas établie entre les deux pôles de la pile,
puisque cette circonstance n’a d’influence que sur la circula
tion de l’électricité. Or , au contraire , les décompositions ne se
manifestent énergiquement que dans les piles où cette commu
nication est établie; et quand elle ne l’est pas, si l’on n’a em
ployé que de simples dissolutions salines incapables d’attaquer