538 RÉACTION DE L APPAREIL ÉLECTROMOTEUR
rapidement le métal par elles-mêmes , on trouve qu’il ne s’est
pas opéré du tout d’oxidation, ou seulement une oxidation
partielle extrêmement faible, telle que la peut comporter la
communication imparfaite qui s’établit entre les deux pôles de
la pile par le seul contact des molécules d’air qui enlèvent lente
ment l’électricité développée à son sommet.
D’après ces variations continuelles qu’éprouve l’appareil
électromoteur pendant que son action s’exerce,on conçoit qu’il
est impossible de fixer l’intensité d’électricité que doit donner
xme pile composée d’un nombre de couples déterminé; et l’on
ne peut se proposer cette comparaison que pour le seul cas
idéal d’une conductibilité parfaite. Mais on peut en général
chercher dans une pile quelconque, suivant quelle loi l’électri
cité croît avec le nombre des pièces métalliques. MM. Gay-
Lussac et Thénard ont cherché à évaluer cet accroissement pour
l’électricité naissante, en comparant les volumes de gaz déve
loppés dans un même liquide par l’action de diverses piles
égales en tout, excepté dans le nombre des couples; et ils ont
trouvé que ces volumes étaient proportionnels à la racine cu
bique du nombre des plaques superposées. Quand les gran
deurs des plaques sont inégales, l’effet, à égalité du nombre,
est proportionnel à leur surface. Il serait intéressant de cher
cher si les charges totales communiquées au condensateur sui
vraient aussi cette même loi, du moins pour le nombre des
plaques; car, quant à l’étendue de leur suiface, elle n’a au
cune influence sur ce phénomène , comme la théorie l’indique ,
et comme l’expérience nous l’a démontré plus haut.
L’affaiblissement progressif et inévitable des appareils élec
tromoteurs montés avec des conducteurs humides, a fait faire
aux physiciens une infinité de tentatives pour découvrir une
construction de pile qui n’employât que des conducteurs par
faitement secs. Jusqu’ici leurs efforts ont été vains; ou du
moins les piles ainsi construites n’ont pas possédé une conduc
tibilité assez grande pour produire les décompositions chimi
ques ; objet principal pour lequel on peut désirer un appareil
permanent. *