DANS L ETAT DE SATURATION.
procurer deux aiguilles d’acier de différens diamètres qui fussent
également homogènes, et eussent le même degré de ressort.
Mais il observa heureusement que de simples fils de fer acqué
raient par la torsion seule un état d’écrouissement et de ressort
qui leur permettait ensuite de recevoir et de garder le magné
tisme presque aussi bien que des fils d’acier de même diamètre.
Il choisit donc un fil de fer très-pur de 120 pieds de longueur ,
tel qu’il sortait de la filière ; et, sans le recuire, il le coupa en
différentes parties qu’il tordit autour de leur axe, en les tendant
par un poids pendant cette opération pour les maintenir recti
lignes. Puis il en forma des faisceaux de différentes longueurs
et de différens diamètres , qu’il lia par des brins de soie mince ,
et qu’il aimanta à saturation. Après quoi il les plaça dans sa
balance , et chercha les torsions nécessaires pour les maintenir à
une distance fixe du méridien magnétique. Le résultat général
de ces expériences fut que, dans les faisceaux défiguré semblable,
les momens magnétiques sont exactement proportionnels aux
cubes des dimensions homologues. Coulomb éprouva depuis
cette loi sur un grand nombre de lames d’acier de formes très-
diverses, et tirées deux à deux d’un même morceau ; il la trouva
toujours parfaitement rigoureuse, quelque fût le rapport des
dimensions.
En liant ce résultat avec ceux que nous avons trouvés rela
tivement aux longueurs, on peut en déduire les valeurs des
momens magnétiques de tous les fils cylindriques d’une nature
et d’une forme données, pourvu qu’on en ait observé un seul de
même nature, et dont la section transversale soit semblable.
Prenons pour exemple notre fil d’acier de 2 lignes de diamètre,
et désignons son rayon par r, comme nous avons désigné sa lon
gueur par 2 L Supposons maintenant que l’on propose d’en
déduire le moment magnétique d’un autre fil de même acier ,
pareillement cylindrique , retenu de même à 3o° du méridien
magnétique, mais dont le rayon soit / et la longueur 2 ;
alors on cherchera une longueur l du premier fil, telle qu’il en
résulte un solide semblable ; ce qui se fera par la proportion
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