LOIS T>tl MAGNÉTISME TERRESTRE. i3i
L’accord de ces résultats est assurément bien remarquable. L’on
semble bien autorisé à en conclure que l’équateur magné«-
tique est réellement un grand cercle de la. sphère terrestre,
incliné à l’équateur d’environ 12 0 , et dont le nœud occidental
est situé vers 1 i5° 34' de longitude à l’occident de Paris , c’est-
à-dire dans la mer du Sud, près l’ile Gallego , à neuf cents
lieues des côtes du Pérou ; ce qui place le nœud opposé à 2^5° 34'
de longitude également occidentale. Telle a été en effet jus
qu’ici l’opinion générale. Mais chose étonnante ! ces élémenssont
totalement en défaut dans toute la partie de la mer du Sud située
au-delà du nœud occidental, entre 1 j 5 et 270° de longitude , ce
qui comprend presque un hémisphère entier de mer. En effet, en.
discutant des observations faites avec le plus grand soin par
William Bayly et Cook , sur deux bâtimens différens qui na
viguaient de concert dans la mer du Sud en 1777, je trouve
qu’ils ont Vun et Vautre rencontré l’équateur magnétique à
i5S° 5o' g" de longitude occidentale , et à 3° i3' 40" de latitude
australe; tandis qu’en prolongeant le grand cercle que nos
premières observations nous avaient donné , cet. équateur
aurait dû alors se trouver à une latitude boréale de S° 36' 3o".
Ceci nous montre donc que l’équateur magnétique , après avoir
rencontré l’équateur terrestre vers 115 Ü de longitude occiden
tale , redescend dans la partie australe du globe ; et comme
les observations de Bayly , confirmées en cela par celles de
Dalrymple , montrent de nouveau la ligne sans inclinaison vers
7 0 de latitude boréale dans les mers de la Chine, à 256° de
longitude occidentale, il en faut conclure qu’entre cette longi
tude et celle de i58° 5o', déterminée par l’observation de Cook ,
l’équateur magnétique et l’équateur terrestre ont au moins
encore une intersection , indépendamment du nœud oriental
situé dans les mers de l’Inde vers 2g5° de longitude et dépendant
de la partie circulaire. Il y aura donc en tout au moins trois
nœuds , et peut être quatre, si l’équateur magnétique , près de
son nœud occidental , s’élève un peu vers le nord avant de
redescendre dans le sud vers l’archipel des îles de la Société.
On a représenté , dans la fig. 36, la série de ces inflexions, dont