Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

l/j.2 LOIS DU MAGNÉTISME TERRESTRE. 
L’action magnétique du globe terrestre n’est pas bornée à son 
intérieur ou à sa surface; elle s’étend aussi dans l’espace, comme 
nous l’avons constaté , M. Gay-Lussac et moi, dans une ascen 
sion aérostatique. Il paraît même, d’après nos observations, que 
l’intensité de cette aclion décroît lentement à mesure que l’on 
s’éloigne de la surface terrestre; car nous n’y avons pas trouvé 
de diminution sensible à la hauteur à laquelle nous nous sommes 
élevés. Probablement sa diminution suit la loi générale des 
attractions magnétiques, c’est-à-dire la raison inverse du carré 
de la distance ; et ainsi elle doit s’étendre indéfiniment dans l’es 
pace. L’analogie porte à penser que la lune, le soleil et les autres 
corps célestes sont doués d’actions pareilles, d’autant plus que 
la composition des aérolithes tombés sur notre globe nous in 
dique que les astres contiennent pareillement des substances 
magnétiques telles que du nickel et du fer. Les actions magnéti 
ques de tous ces corps doivent donc , selon leurs positions et 
leurs distances, influer ici-bas sur la direction de l’aiguille aiman 
tée, aussi-bien que sur l’intensité absolue de la force directrice ; 
et comme ces positions et ces distances changent sans cesse par 
l’effet des mouvemens de la terre et de toutes les planètes, il en 
doit résulter aussi dans les forces magnétiques de perpétuelles 
variations. Par exemple , si l’action magnétique du soleil et de la 
lune est sensible , le mouvement de rotation de la terre sur elle- 
même, et son mouvement de révolution autour du soleil, doivent 
produire dans l’aiguille aimantée des oscillations diurnes et des 
oscillations annuelles. Or , rron-seulement de tels mouvemens 
existent, mais leurs périodes, constatées par de longues suites 
d’observations , s’accordent avec la cause que nous venons d'in 
diquer. A Paris, d’après M. de Cassini, le maximxrm de la décli 
naison diurne paraît avoir lieu entre midi et trois heures du soir ; 
alors l’aiguille est stationnaire ; elle se rapproche ensuite du mé 
ridien terrestre jusque vers huit heures du soir, puis elle s’arrête 
et reste stationnaire pendant toute la nuit. Mais le lendemain, 
vers huit heures du matin, elle recommence de nouveau à 
s’éloigner du méridien. Si ce second mouvement l’écarte plus 
que la veille , il en résulte que la déclinaison est croissante d’un
	        
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