Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

BE LA LUMIÈRE. 
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nète , nous les voyons encore au-dehors, parce que la sensation 
que nous en avons est due à leur présence antérieure dans 1* 
lieu de leur orbite où ils se trouvaient quelques momens aupa 
ravant ; et de même au moment où ils nous semblent dispa 
raître , ils ont en effet déjà depuis long—temps disparu. Ainsi la 
communication résultante de leur présence en un lieu continue 
de se propager et de se transmettre, même après qu’ils l’ont déjà 
quitté. 11 faut donc que cette communication se fasse, ou par 
des pulsations à travers un fluide élastique qui les transmette 
depuis les corps lumineux jusqu’à nous, comme le son se transmet 
dans l’air, ou par une émanation réelle de corpuscules matériels 
lancés par les corps lumineux. Dans tous les cas, puisque la 
sensation de la vision s’opère à travers la masse même de cer 
tains corps que l’on nomme transparais ou diaphanes, il faudra 
que les pulsations du fluide élastique continuent de se propager 
à travers les pores de ces substances , ou que les corpuscules 
lumineux continuent à s’y mouvoir, et puissent même les tra 
verser. 
Chacune de ces opinions a ses partisans. Ceux qui penchent 
pour l’idée d’un fluide élastique , allèguent la facilité que cette 
conception donne pour la transmission rapide. Ils regardent 
comme improbable une émanation réelle de corpuscules doués 
d’une vitesse pareille à celles que les molécules de la lumière 
devraient avoir, et qui devraient être en même temps d’une 
ténuité telle, qu’ils pussent aisément traverser les corps trans- 
parens. Sur cela, c’est aux phénomènes à nous instruire; car 
il n’y a rien en soi de lent ou de rapide , non plus que de grand 
ou de petit. La vitesse d’un boulet de canon nous paraît si 
rapide, que nos yeux ne peuvent la suivre; pourtant elle est 
très-lente, comparativement à la vitesse de rotation de la terre ; 
celle-ci à son tour est très-lente par rapport à celle du mouve 
ment annuel, et enfin cette dernière est beaucoup moindre que 
la vitesse de transmission de la lumière. Il est sans doute 
plus difficile pour nous d’imprimer à un corps une grande vitesse 
qu’une petite, parce que nos forces sont limitées ; mais qu’y 
a-t-il de commun et de comparable entre cette limitation et
	        
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