DE LA LUMIÈRE.
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îallique percée de divers trous d’inégale largeur, que l’on
puisse ouvrir et fermer à volonté. En ouvrant un seul de ces
trous lorsque le soleil éclairera le volet de la fenêtre, la
lumière de cet astre entrera dans la chambre sous la forme d’un
trait délié, qui deviendra sensible par l'illumination des petites
poussières qui voltigent toujours dans l’air. Nous composerons
plus tard des appareils plus savans et plus commodes ; pour le
moment celui-là suffit.
Maintenant, si l’on fait tomber ce trait de lumière solaire
sur la première surface d’une lame de verre horizontale , polie,
transparente et oblique sur sa direction , on remarque les
phénomènes suivans :
i°. Le trait lumineux ne se transmet pas tout entier à travers
la surface. Une partie est réfléchie en haut sous une direction
dépendante de son obliquité. Si l’on place l’œil sur cette di
rection, on voit une image du soleil, vive et brillante, qui
semble venir de dessous la glace du côté du plancher.
2°. Le point où le rayon rencontre la lame est visible de
tous les points de la chambre hors de la direction du rayon
réfléchi ; mais il paraît ainsi incomparablement moins lumi
neux que si on le regarde sur cette direction même; et elle
est la seule qui donne une image régulière du soleil.
3°. Une portion de la lumière incidente échappe à la ré
flexion sur la première surface de la lame, et pénètre dans son
intérieur. Parvenue à la seconde surface, elle y éprouve en
core une réflexion partielle, et le reste ressort dans l’air par-
dessous la glace.
En nous arrêtant aux phénomènes que présente la première
surface, on voit qu’il se passe ici trois opérations distinctes.
Une partie de la lumière incidente est réfléchie régulièrement ;
une autre partie est réfléchie irrégulièrement, comme si le
corps n’était pas poli ; enfin le reste passe sans se réfléchir.
Si l’on substitue à la lame de verre un plan métallique poli,
les deux premiers phénomènes auront encore lieu, mais le troi
sième ne se produira pas. Ainsi le métal poli réfléchit réguliè
rement une première portion de la lumière incidente , en dissé
mine irrégulièrement une seconde partie, et absorbe le reste :