MAGNÉTIQUES. 9
du liquide fût devenue bien stable , il a aimanté le tube de fer.
Le niveau de l’eau, dans le petit tube, n’a éprouvé aucun
déplacement; ainsi ce changement d’état n’avait produit dans
le fer aucun changement appréciable de volume.
La contiguïté plus ou moins parfaite qu’ont entre elles les
particules d’un morceau de fer ou de nickel, influe extrêmement
sur la facilité que l’on éprouve à les aimanter. Ces métaux,
lorsqu’ils sont purs et parfaitement ductiles , ne gardent point
le magnétisme ; ils le prennent et le perdent instantanément.
Mais on les rend capables de le conserver, soit par des moyens
mécaniques , tels que la pression , la torsion , le laminage , soit,
comme l’a observé M. Gay-Lussac , en les combinant chimique
ment avec des substances non magnétiques, comme le charbon ,
le phosphore, l’arsénic , l’étain. A mesure que la proportion de
ces substances augmente, le magnétisme devient plus difficile à
imprimer, et il dure aussi davantage ; mais enfin il arrive un
terme où l’on ne peut plus le développer en aucune manière,
et la combinaison cesse d'être attirable à l’aimant. D’après cela ,
il est naturel de penser que les phénomènes magnétiques doivent
être modifiés par la chaleur qui influe sur la cohésion d’une
manière si puissante et si immédiate. Aussi a-t-on depuis long
temps observé que les barreaux aimantés perdent tout leur
magnétisme, quand ils sont chauffés jusqu’à rougir. M. Gay-
Lussac a trouvé la même chose pour le nickel, et il a de plus
remarqué que ces métaux cessent aussi alors d’être attirables
à l’aimant.
C’est encore ici le lieu d’indiquer l’influence de la trempe
sur le magnétisme. Pour cela , il faut rappeler en quoi consiste
cette opération. Lorsqu’un barreau de fer ou d’acier a été chauffé
jusqu’à rougir , si on le laisse refroidir avec lenteur dans l’air,
ses particules , en se rapprochant peu à peu les unes des autres ,
prennent les distances et les positions d’équilibre stable où elles
se trouvent graduellement amenées par l’effet lent et progressif
de leurs attractions réciproques. Mais si l’on plonge brusque
ment le barreau rouge dans un liquide qui refroidisse subite
ment sa surface, les particules de cette surface prennent
d’abord les arrangemens précipités auxquels ce changement