204 LOIS DE LA r.ÉFJlACTION SIMPLE,
cher de la perpendiculaire à leur surface commune , l’angle d’in
cidence I est plus grand que l’angle de réfraction R. Alors n est
plus grand que l’unité. Ceci a lieu, par exemple, quand la
lumière passe de l’air dans l’eau; mais si le rayon doit s’écar
ter de la perpendiculaire, l’angle de réfraction devient plus
grand que l’angle d’incidence, et n est moindre que i. Cela a
lieu, par exemple, quand la lumière passe de l’eau dans l’air.
La découverte de cette belle propriété est due à Descartes.
C’est le principe fondamental de toute la dioptrique. En effet,
lorsque la direction des rayons incidens sera donnée, ainsi que
la position de la surface réfringente , on en pourra toujours
déduire la direction des rayons réfractés, soit immédiatement,
si la surface est plane, soit lorsqu’elle sera courbe , en considé
rant l’incidence comme ayant lieu sur son plan tangent. Après
quoi, si la forme du milieu réfringent est donnée, on pourra,
en suivant le rayon dans son intérieur , déterminer le point où
il se présentera pour en sortir, ainsi que l’angle qu’il formera
alors avec le plan tangent; d’où l’on conclura de nouveau
l’angle d’émergence et la direction du rayon après sa sortie.
La fécondité de ce principe exige donc que nous cherchions
à le constater avec la dernière exactitude , et c’est ce que nous
allons faire. Mais auparavant nous devons signaler un phéno
mène remarquable qui accompagne toujours l’acte de la ré
fraction.
Ce phénomène consiste en ce que le rayon réfracté se dilate
dans le plan de réfraction , et s’y disperse dans un espace angu
laire dont le sommet est au point d’incidence. Cet angle est
alors rempli de rayons de diverses couleurs ; car en y plaçant
un carton blanc ou un verre dépoli, qui intercepte toute la
lumière réfractée, on voit se peindre sur leur surface un
spectre oblong , où l’on distingue principalement le violet et le
rouge sur les extrémités , le vert et le jaune au milieu , de même
que dans les iris qui se forment sur les nuées. Les rayons
violets subissent la plus grande réfraction, les rouges la plus
petite , et les verts une réfraction intermédiaire. Pour abréger,
je désigne ici ces rayons par les couleurs dont ils teignent les
corps, Il est évident d’ailleurs qu’ils ne sont en eux-mêmes ni