DE LA RÉFJRACTION. 287
du vide dans le verre ou dans l’air ; mais la limite est différente
pour le point E, où la goutte liquide est adhérente , parce que,
relativement à cette goutte, le rapport de réfraction ri est beau
coup plus grand que pour l’air ; ce qui rend la valeur limite de
cos A plus petite , et par conséquent l’angle fl lui-même plus
grand : aussi faut-il abaisser l’œil davantage pour que la ré
flexion intérieure s’opère au point E, où se trouve la goutte
liquide ; et quand on est parvenu à cette inclinaison , la goutte
disparaît entièrement. À cet instant, il y a un certain nombre
de rayons SI, émanés des objets extérieurs , qui traversent la
goutte à une distance infiniment petite de la base du prisme, et
qui ensuite parviennent à l’œil, étant ramenés dans l’intérieur
du prisme par la réfraction. Lorsque la goutte est formée d’un
liquide diaphane , ces rayons , dans leur court trajet à travers
sa substance , n’éprouvent qu’un affaiblissement insensible.
Alors leur éclat empêche de distinguer la faible lumière qui est
encore envoyée à l’œil par la couche liquide infiniment mince
que les forces attractives embrassent. C’est pour cela que la
goutte disparaît.
Afin de rendre cette conséquence plus évidente, menons,
dans l’intérieur de la goutte , une ligne bc parallèle à B C , et
qui désignera la profondeur jusqu’à laquelle est sensible l’excès
de force attractive du verre. C’est donc sur cette limite que se
fait la réflexion intérieure des rayons , lorsque l’incidence inté
rieure IEN ou A est déterminée par l’équation
n 2 — ri 2 . ri
cos 2 A £= , d’où l’on tire sin fl =: — .
ri n
Or, par la forme que nous venons de donner à sin fl, on
voit que fl est aussi l’angle de réfraction pour un rayon ri, qui,
partant d’un des points de la goutte liquide située sur la limite
bc des forces attractives, se dirigerait parallèlement à la surface
du verre. Un tel rayon sera donc ramené dans le verre et s’y
réfractera en formant l’angle fl avec la normale EN. Mais tous
les autres rayons parallèles à celui-là, qui partiraient des
autres points de la goutte liquide situés au - delà de b c,
n’étant plus attirés sensiblement par le verre, ne pourront plus