288 THÉORIE PHYSÎQÜÊ
s’y introduire. Ces points ne pourront donc faire entrer dans
le prisme que des rayons obliques sur la surface BC, lesquels
s’y réfracteront suivant la proportion constante des sinus ; et
comme ces rayons, à cause de leur obliquité, s’approcheront
plus de la normale EN que le rayon r I', on voit qu’après leur
réfraction , ils seront tous compris dans l’intérieur du cône droit
engendréparle rayonrl',en tournant autour de la normale EN.
Ils ne pourront donc pas parvenir à l’œil, que l’on suppose
situé en O sur la direction du rayon émergent donnée par rV.
Celte exclusion ne s’applique plus à la petite couche de
liquide comprise entre la surface du verre et la limite extérieure
bc des forces attractives. Car, outre le rayon ri, les molécules
qui forment cette couche pourront en envoyer beaucoup
d’autres dans des directions telles qu’ils rentrent dans le prisme,
parallèlement à rV , et qu’ainsi ils arrivent avec lui dans l’œil.
Conséquemment, lorsqu’on cesse de voir par réfraction toute
la partie de la goutte située au-delà de bc, on doit voir encore
la couche comprise entre bc et la surface du prisme. Mais dans les
substances liquides qui transmettent beaucoup de lumière, et qui
en émettent peu, une couche si mince n’envoie pas assez de
rayons pour être aperçue, d’autant mieux que ces rayons se
confondent avec la lumière directe, qui, entrant par la face A B,
se réfléchit dans les premières couches du liquide , sans perdre
beaucoup de son intensité.
Ce mélange n’a plus lieu quand le corps en contact avec le
prisme est opaque, parce qu’une couche, même très-mince,
de ces corps arrête tous les rayons qui tombent sur elle. En
outre, elle en émet directement beaucoup plus qu’une couche
liquide de même épaisseur. Alors la petite couche située eu-
decà de bc devient visible, tant par les l’ayons directs qui en
émanent et qui la montrent avec sa couleur propre, que par
opposition avec le reste de la base du prisme où la réflexion
totale a lieu. On aperçoit même quelque chose de ce dernier
effet avec les corps liquides dont la transparence n’est pas
parfaite.
On comprend donc qu’avec les corps opaques, la réflexion