1)E LA RÉFRACTION.
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verse, si la subslance en contact avec le prisme est solide ,
comme la cire, avant d’être fondue ; car cette substance, mal
gré sa solidité, ne sera jamais complètement opaque , puisque
tous les corps, excepté les métaux blancs , peuvent, même par des
moyens mécaniques, être assez amincispour laisser passer en par
tie la lumière. Ainsi, quand les trajectoires lumineuses devien
dront très-obliques sur la substance solide adjacenleaux prismes,
elles pourront, sans s’y éteindre, la pénétrer à une petite pro
fondeur , et s’y réfléchir comme dans un corps diaphane. La
lumière qui proviendra de cette réflexion se mêlera donc à la
lumière directe de la substance , et commencera par l’affaiblir;
après quoi, elle en rendra l’effet insensible avant que la ré
flexion s’opère dans l’intérieur du prisme , comme le suppose
la formule des corps opaques. L’incidence 6, observée à l’instant
de la disparition, sera donc plus petite que celle qui convien
drait à un corps solide parfaitement opaque et de même force
réfringente que celui qu’on a employé.
Ces considérations donnent lieu de penser que les phénomènes
de la réflexion intérieure ne peuvent pas fournir des données
rigoureusement fixes et pi’écises pour calculer les foi'ces réfrin
gentes , étant influencés par l’imparfaite transparence des sub
stances , et par leur imparfaite opacité. Cette remarque semble
expliquer les différences considérables queM.Brewster dit avoir
trouvées entre les indications de cette méthode pour diverses
substances , et celles d’un autre procédé qu’il a imaginé , et que
nous expliquerons ailleurs. Quoi qu’il en soit, l’ingénieuse idée
de M. Wollaston a fourni le premier moyen que l’on ait eu pour
mesurer , même approximativement, l’action des corps opa
ques sur la lumière ; et elle aui’a eu cet autre avantage , non
moins grand pçut-être , de faire observer les phénomènes de la
réflexion intérieure avec beaucoup plus de soin et de détail
qu’on ne l’avait fait auparavant.
Ayant ainsi donné les moyens de trouver les pouvoirs réfrin-
gens de tous les corps diaphanes, et même ceux des corps
opaques que l’on peut mettre en contact avec des corps dia
phanes moins réfringens qu’eux, il faut rapprocher ces résultats