DE LA. DOUBLE RÉFRACTION. 35 l
elle satisfait aux lois générales de mécanique qui conviennent à
des forces attractives , on pourra la regarder comme un ré
sultat rigoureux. C’est ce que M. Laplace a fait par une analyse
trop élevée pour que nous puissions ici en rendre compte ; du
moins en voici les résultats :
Dans la loi ordinaire de la réfraction de la lumière , lorsque
les particules lumineuses qui composent un même rayon ré
fracté ont pénétré à une profondeur sensible dans le milieu
réfringent, leur vitesse devient constante ; et de plus , elle est
la même sur tous les rayons réfractés , quelle que soit leur di
rection. Mais la première propriété est seule nécessitée, dans
tous les cas , par la condition que les forces attactives ne soient
sensibles qu’à de petites distances ; et si, outre les forces indé
pendantes de la figure des particules , on en conçoit qui émanent
d’un ou de plusieurs axes , on peut, sans violer les principes
de la mécanique, rendre la vitesse variable d’un rayon à un
autre , suivant une infinité de lois différentes. C’est ce qui a
lieu, pour le rayon extraordinaire, dans les corps cristallisés
doués de la double réfraction. Le carré de la vitesse , qui est
constant dans la réfraction ordinaire, s’y trouve modifié par un
terme variable , proportionnel au carré du sinus de l’angle
formé par l’axe du cristal avec le rayon réfracté extraordinaire.
Soit U cet angle , et Y, la vitesse des particules réfractées
extraordinairement, leur vitesse dans le vide étant 1, on trouve
V 2 t = ( » ) sin 2 U,
1 6 2 V è 2 «V
2 b étant l’axe de révolution de l’ellipsoïde de Huyghens, et 2 a
le diamètre de son équateur.
Or, il faut se rappeler que b exprime aussi le rapport con
stant du sinus de réfraction au sinus d’incidence, pour les
molécules lumineuses qui subissent la réfraction ordinaire ; par
conséquent, — est précisément le carré de la vitesse ordinaire
Y que ces molécules acquièrent lorsqu’elles ont pénétré dans le
cristal à une profondeur sensible ; ce qui confirme l’énoncé que
nous avons donné plus haut. La vitesse variable V t devient égale
à V quand U est mil, c’est-à-dire quand le rayon extraordinaire