38a
MICROMÈTRES A DOUBLES IMAGES.
cristal d’Islande, il se fait ainsi deux réfractions , dont la plus
forte est toujours la réfraction ordinaire, puisque la vitesse que
celle-ci imprime à la lumière est diminuée dans l’autre par la
force répulsive. Les images ordinaires devront donc toujours
paraître les plus voisines de l’œil, du moins tant que la réfrac
tion s’opérera à travers des faces planes , comme nous l’avons
supposé : le contraire aurait lieu dans un rhomboïde qui serait
formé d’un cristal attractif, parce que la réfraction extraor
dinaire y serait plus forte que la réfraction ordinaire.
Lorsque nous avons étudié la marche des deux réfractions
dans le plan de la section principale d’un rhomboïde de spath
d’Islande, nous avons vu que le rayon extraordinaire est tou
jours rejeté vers le petit angle solide de la seconde face. Dans
ce cas, si le rayon incident est aussi dirigé vers cet angle,
fîg, 121 , il existe une incidence sous laquelle la répulsion pro
duite par l’axe IA' compense exactement l’effet que les forces
ordinaires tendent à produire, et le rayon extraordinaire ne se
brise pas en se réfractant. Pour trouver l’incidence où ce phé
nomène s’opère, il faut reprendre la relation générale qui lie
l’angle d’incidence ê et l’angle de réfraction extraordinaire 6*
dans le plan de la section principale. Puis faisant dans cette
équation elle ne contient plus d’inconnue que 6. On
trouve ainsi 0 = i6° 45', en partant des valeurs des axes don
nées par Malus. Huyghens trouvait i6 0 4o'. Ce phénomène ne se
produit que du côté de la normale que nous avons considéré ;
car, de l’autre, la force répulsive agit dans le même sens que
les forces réfringentes ordinaires, et augmente la déviation ordi
naire du rayon. Mais si le cristal était attractif, ce serait de ce
côté que le phénomène aurait lieu.