Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

DÉCOMPOSITION DE LA LUMIERE. 4o5 
cessairement l’inégalité que la seule variété des couleurs du 
spectre tendrait à produire, si elle agissait isolément sur le carton 
et sur l’organe. 
L’opération devient beaucoup plus facile lorsqu’on se sert 
d’un héliostat. Alors le trait lumineux étant introduit par un 
très-petit trou, et la chambre étant d’ailleurs parfaitement 
obscure, on le rompt par un prisme qui le rend à peu près 
horizontal et le disperse en un spectre coloré vertical que l’on 
reçoit sur un tableau blanc, placé à une distance considérable, 
et d’une étendue assez petite pour n’intercepter à la fois qu’une 
petite portion du spectre; de sorte qu’en tournant peu à peu 
le prisme sur son axe , ce tableau se trouve éclairé successive 
ment par les rayons simples de différentes couleurs. Le reste du 
spectre est absorbé par un drap noir tendu au-delà du tableau, 
ou , ce qui vaut mieux encore , on le laisse se perdre dans une 
autre chambre obscure communiquant à la première. Cela fait, 
hors du trait de lumière incidente, on place une lentille dont la 
distance focale soit, par exemple, d’un mètre, et on la place 
à peu près à deux mètres de distance du tableau, de sorte 
qu’elle puisse rassembler les rayons réfléchis et les projeter sur 
un autre carton blanc placé du côté opposé , pareillement à une 
distance de deux mètres. Alors faisant tomber successivement 
sur le premier tableau les diverses couleurs simples, on cherche, 
par l’expérience, la distance précise où le second carton doit 
être placé pour que la lentille en donne à chaque instant 
l’image la plus nette ; détermination qui devient susceptible de 
beaucoup d’exactitude , si, avant l’opération , on a eu soin de 
tracer sur le premier tableau blanc des lignes noires très-fines 
et horizontales , qui servent comme les caractères imprimés dans 
l’expérience de Newton. On trouve ainsi que cette distance est 
différente selon les couleurs, et d’autant moindre qu’elles sont 
plus refrangibles. Par exemple, avec une lentille qui aurait un 
mètre de distance focale, et qui serait placée à deux mètres 
du premier spectre, on trouverait une distance de plus d’un 
décimètre entre le foyer des rayons rouges et celui des rayons 
indigo. Mais ordinairement, dans ces expériences, on ne peut
	        
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