DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE. x
réduite à un point mathématique , la réfraction produite par le
prisme séparant les rayons divers qui la composent, il en résul
terait une infinité d’imager. de ce point, disposées consécutive
ment en ligne droite ; et ces images n’empiétant point les unes
sur les autres, puisqu’elles seraient sans étendue sensible , il
en résulterait que la lumière serait parfaitement homogène
dans chacun des points de l’image réfractée. En général, si l’on
parvenait à diminuer l’étendue de l’image directe , à la concen
trer pour ainsi dire , les cercles consécutifs dont l’image réfrac
tée se compose diminueraient aussi de grandeur , sans que leur
centre fût ni plus ni moins dévié. Ils se dégageraient donc da
vantage les uns des autres ; car, si l’on considère , par exemple ,
les deux cercles A R A'R', fig. 134 » dont les cen
tres sont éloignés l’un de l’autre de l’intervalle CC' , ces
deux cercles se recouvrent évidemment en partie, et se super
posent dans l’espace VPéHH'; mais si leurs diamètres dimi
nuaient, la distance de leurs centres restant la même , ils em
piéteraient moins l’un sur l’autre , et pourraient finir par se sé
parer entièrement. Ainsi , en supposant que le premier appar
tînt à des rayons susceptibles de produire la sensation du
rouge, et le second à des rayons susceptibles de produire la
sensation du vert, le rouge de la fig. 134 serait mélangé de vert
dans sa partie inférieure , et il en serait tout-à-fait exempt dans
la fig. 135.
On peut même assujettir cette séparation des couleurs à une
mesure exacte. Pour cela, supposons que C C' C" soient les cen
tres des cercles successifs en nombre infini qui sont distribués sur
la droite R V, fig. 136, et nommons leur rayon commun r ; chacun
de ces cercles sera plus ou moins mêlé avec tous ceux dont la
surface pourra pénétrer dans l’intérieur de son périmètre. Con
sidérons, par exemple , celui dont le centre est en C, et choisis
sant un de ses points M situé sur la ligne RV ; il est clair qu’en
cet endroit il se fera un mélange de tous les cercles, dont les
centres seront compris, de part et d’autre de M, sur une lon
gueur L L' égale à 2 r. Pour exprimer les effets de leur super
position d’une manière comparable, nommons n leur nombre,