4^4 DÉCOMPOSITION DE LA. LUMIÈRE,
image, on menait une ligne droite perpendiculaire à ses côtes,
on avait sur toute cette ligne droite une même couleur et le
même degré de couleur. Il traça donc sur un papier le péri
mètre du spectre tel que le représente la figure 141, et précisé
ment avec les dimensions que lui donnait son prisme. Alors, po
sant le papier sur le spectre , il marqua, ou plutôt une autre
personne marqua pour lui avec grand soin les lignes droites
U U , II, BB, YY, JJ, OO, RR, qui fixaient les limites des
sept couleurs principales ; de sorte qu’en faisant abstraction des
deux extrémités demi-circulaires, l’espace ZZUU comprenait
toute l’étendue du violet R UII tout l’indigo, I IBB tout le bleu,
et ainsi du reste. Ces mesures étant répétées plusieurs fois, et
prises sur des papiers divers, il se trouva que les côtés recti
lignes Z R , Z R de l’image étaient divisés par ces lignes , selon
les proportions représentées dans la figure ; c’est-à-dire qu’en
prenant CZ double de ZR, et regardant cette ligne comme
unité, les longueurs CZ, CU, CI, etc. étaient entre elles,
sinon exactement, du moins à très-peu près dans le rap
port des nombres 1, f , |, |, j, fz, {. La série de ces
nombi’es représente les proportions suivant lesquelles il fau
drait diviser une corde pour que ses diverses parties rendissent
la série des sons ut, ré, mf, fa, sol, la, si, ut, dont est formée
notre échelle musicale prise dans le mode mineur ; seulement le
si qui en résulterait serait un peu trop haut. Il n’est pas possible
d’expliquer à quoi tient cette analogie singulière ; mais il est
permis de croire qu’elle n’existait qu’approximalivement dans
les résultats de Newton , et que, frappé de ce rapport singulier
entre les perceptions de l’œil et de l’ouïe, il aura cru pouvoir
le rendre exact sans trop s’écarter de l’observation. Du moins
est-il sûr que, si ce rapport a existé rigoureusement dans les
expériences de Newton , il a été amené par l’effet du hasard ,
d’après la nature du prisme dont il a fait usage; car la propor
tion de l’espace occupé dans le spectre par les diverses couleurs
est différente, selon les diverses substances dont est foi'mé le
prisme, ainsi que nous l’avons déjà remarqué. En nous bornant