4^6 DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE,
tereeptées , de manière qu’elles tombent sur cette couleur com
posée , elles redonneront le blanc. Par exemple , si le violet, Je
bleu et le vert sont interceptés , le jaune , l’orangé et le rouge
qui restent composeront une espèce d’orangé sur le tableau ;
mais si, après cela , on laisse de nouveau passer les couleurs
interceptées , en se mêlant avec cet orangé, elles reproduiront
le blanc. De même , si le rouge et le violet sont interceptés , le
jaune , le vert et le bleu qui restent composeront une espèce
de vert sur le tableau ; après quoi, si on laisse passer de nou
veau le rouge et le violet, en se mêlant avec le vert, ils repro
duiront du blanc. On peut répéter ces décompositions et ces
recompositions aussi souvent qu’on le veut ; elles se feront tou
jours de la même manière ; elles reproduiront toujours de
semblables alternatives , pourvu toutefois que l’œil ait le temps
de les apprécier séparément- Car si l’on fait mouvoir très-rapi
dement la règle sur le spectre II Y, il arrive un terme où l’œil
ne peut plus saisir la variété des teintes qui se succèdent, et
qui sont interrompues par des intervalles de blancheur ; et alors
on voit toujours du blanc. Cette expérience réussit encore mieux
en se servant d’un carton noir, fig. 14З, dans lequel on a découpé
plusieurs bandes pleines et parallèles , séparées par des bandes
vides. Si l’on promène lentement ce réseau devant le spectre RV,
on voit se succéder au foyer F une infinité de couleurs diverses ,
dont aucune n’est réellement blanche, puisqu’il y a toujours
un certain nombre de rayons interceptés; cependant, lorsqu’on
fait mouvoir le carton très-rapidement, les impressions de ces
diverses couleurs,se succédant avec promptitude dans nos or
ganes , produisent encore la sensation du blanc. Cela vient de ce
que l’impression produite par une couleur quelconque sur notre
œil, subsiste et dure pendant un certain intervalle de temps.
Alors, quand les diverses couleurs se succèdent plus l'apidement
que eet intervalle, les sensations qui en résultent se superposent
en partie et doivent conséquemment produire le même effet que
des impressions simultanées ; c’est-à-dire, qu’elles doivent
nous donner le sentiment de la blancheur , comme elles le don
nent quand tousles rayons sont réfléchis en même temps du foyer