DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE. /¿3.J
Pour les trouver , placez-vous d’abord à peu de distance du
tableau réflecteur , et mettez le prisme horizontalement devant
vos yeux , de façon que son angle réfringent soit tourné en
haut comme celui du premier prisme. Dans ce cas, la proxi
mité du tableau fera que les diverses parties du spectre seront
réfractées vers votre œil sous des incidences très-inégales. C’est
pourquoi elle vous paraîtront seulement déviées de leur place, et
plus élevées. Mais les couleurs n’y seront pas encore compen
sées, c’est-à-dire que, si le violet Y est en bas et le rouge en haut
dans le spectre , vous verrez aussi le violet en bas , par exemple,
en Y', et le rouge en haut, par exemple, en R'. Alors , si vous
vous éloignez peu à peu du tableau T , vous verrez l’image du
spectre diminuer peu à peu de longueur ; et en vous éloignant
toujours, vous trouverez une position où elle sera devenue
tout-à-fait circulaire. Enfin, au-delà de cette limite, en vous
éloignant davantage , la décomposition des couleurs aura lieu
de nouveau, mais dans un ordre renversé, c’est-à-dire que
le violet paraîtrait en haut et le rouge en bas.
Cette recomposition de couleurs par des réfractions égales
et inverses peut encore se produire avec un seul prisme , au
moyen des réflexions intérieures. Voici l’expérience telle que
M. Charles me l’a communiquée. Soit A B D, fig. i46, un prisme
équilatéral, plaçons-le relativement au rayon incident SI,
dans la position qui donne le minimum de déviation pour les
rayons moyens , de sorte que ces rayons se réfractent sui
vant II', parallèlement à la base du prisme. Dans ce cas, le
faisceau émergent, étant reçu sur un carton blanc, donne un
spectre coloré V'R', dans lequel Y' désigne le violet, et R' le
rouge. Mais si l’expérience est faite dans une chambre obscure,
on observe encore cinq autres images qui sortent par les diverses
faces du prisme, savoir , deux colorées C", C"', qui présentent
toutes les couleurs du spectre, et trois autres tout-à-fait
blanches B', B", B'". Pour concevoir comment ces diverses
images se forment, il ne faut que jeter les yeux sur la fig. i46,
dans laquelle M. Charles a tracé la route du faisceau lumi
neux avec toutes les réflexions et réfractions qu’il éprouve,