DÉCOMPOSITION DE LA. LUMIÈRE. 44?»
lorés qu’il y a de fentes, et chacun d’eux contient toutes les
couleurs qui se trouvent dans tous les autres spectres for
més par des prismes. Entre ces espaces colorés sont d’autres
espaces obscurs répondant aux portions de la plaque D C qui
ont été conservées. En éloignant le carton davantage , on
voit les spectres colorés se dilater de plus en plus , et les es
paces noirs qui les séparaient diminuer. Enfin , si l’on éloigne
toujours le carton , ces espaces s’évanouissent tout-à-fait, et les
couleurs des spectres voisins commencent à empiéter les unes
sur les autres ; d’abord les inférieures et les supérieures , c’est-
à-dire les rayons rouges et les violets, et ensuite les autres, jus
qu’à ce qu’enfin , leur mélange étant devenu assez complet, ils
forment du blanc , excepté dans les extrémités Y et R des
faisceaux extrêmes, qui, n’étant pas recouvertes par les autres
spectres, conservent les teintes qui leur sont propres. Cela
arrivera ainsi quand le carton se trouvera à une distance du
prisme égale à dix ou douze fois la longueur du côté AC de
l’angle réfringent. En éloignant encore le carton davantage,
on est porté à croire que la blancheur serait encore plus par
faite , à cause d’un mélange plus complet des rayons ; mais cela
n’arrive point ainsi, parce que les rayons violets et bleus de
l’extrémité V , et les rayons rouges et jaunes de l’extrémité R ,
s’étendant de plus en plus , et gagnant l’espace blanc intermé
diaire , altèrent peu à peu sa blancheur , et finissent par le cou
vrir entièrement.
Dans cette expérience, il est évident que chacune des portions
du corps réfringent qui répond à une des petites ouvertures,
fait la fonction d’un prisme particulier; en sorte que l’appareil
tout entier peut être considéré comme un assemblage d’un
grand nombre de prismes. Il est évident en effet qu’on arriverait
au même résultat, quoique d’une manière plus embarrassante,
en plaçant plusieurs prismes de même matière et de même
angle les uns au-dessus des autres. Maintenant, si l’on ôte
la plaque DACE, on voit que chacun des points du grand
prisme peut être considéré comme le centre d’un petit spectre ,
d’abord infiniment étroit, mais qui empiète de plus en plus