44*5 DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE,
or ait percé plusieurs ouvertures rectangulaires YV, II, fermées
par des coulisses que l’on puisse ouvrir et fermer à volonté. Si
l’on place le carton de manière que le spectre tombe sur ces
ouvertures, on pourra laisser passer seulement telle ou telle
espèce de rayons , qui, allant toujours se réunir au foyer de la
lentille, y peindront, sur un carton blanc, l’espèce de couleur
qui résulte de leur mélange. On trouve d’abord, de cette manière,
que chaque couleur peut être imitée par le mélange des deux
couleurs qui l’avoisinent. Ainsi le mélange de l’orangé et du
jaune verdâtre donne le jaune ; le mélange du jaune verdâtre et
du vex’t bleuâtre donne le vert vif. On le fait aussi, mais moins
bien, avec le jaune et le bleu. On imite le bleu par le mélange
du vert bleuâtre et de l’indigo. Enfin, ce qui est bien remar
quable , on imite le violet lui-même en mêlant du bleu avec du
rouge. Mais tous ces mélanges étant regardés à travers un
prisme se résolvent dans leurs élémens, qui sont séparés par la
réfraction, au lieu que les couleurs produites par les rayons
homogènes n’en sont point altérées, et c’est là le caractère
essentiel qui les distingue.
On peut aussi imiter plus ou moins parfaitement les couleurs
simples , en mélangeant les unes avec les autres des poudres
diversement colorées, et c’est ainsi que les peintres composent
leurs couleurs; mais ces mélanges n’approchent jamais de la
vivacité des couleurs de la lumière, et le prisme prouve aussi
leur composition en les séparant.
On peut même, par de pareils mélanges, imiter aussi la
blancheur , mais encore d’une manière imparfaite ; car les
poudres colorées dont on fait usage pour cela absorbent tou
jours une grande partie de la lumière qui tombe sur elles,
et c’est même parce qu’elles en absorbent ainsi une partie
qu’elles paraissent colorées de la couleur complémentaire à
celle-là. Aussi ne peut-on, avec de pareils mélanges, composer
qu’ttn blanc grisâtre et sale , tel qu’il résulterait d’un mélange
d’une poudre parfaitement blanche avec une poudre noire ;
mais en augmentant l’intensitc de la lumière dont on les éclaire,
on parvient à augmenter leur éclat et à l’égaler à celui des corps