Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Troisième)

DÉCOMPOSITION DE LA LUMIÈRE. 
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forte, telle que serait un mélange du jaune le plus vif avec une 
égale quantité de blanc. E11 général, si l’on représente la dis 
tance Cg par A, le rayon du cercle étant 1 , 1 — A exprimera 
très-approximativement la proportion de blanc qui entre dans 
la couleur composée, et A exprimera la proportion excédante que 
cette couleur contient de la couleur simple vers laquelle Cg se 
dirige. De sorte que l’on connaîtra ainsi la nature de la teinte et 
son intensité. Néanmoins on doit ajouter cette restriction , que, 
si le point g tombe sur la ligne C R . ou très-près de cette ligne, le 
rouge et le violet étant alors les principaux élémens de la teinte 
composée , elle ne pourra plus répondre à aucune des couleurs 
prismatiques , mais elle formera un pourpre tirant sur le rouge 
ou sur le violet, selon que le point g s’écartera de la ligne C R 
vers l’une ou vers l’autre de ces couleurs ; et dans ces deux cas, le 
pourpre ou violet composé aura plus de feu et d’éclat que le 
simple. En général, on remarque la plus grande analogie entre 
les effets du violet et du rouge ; jusque-là, par exemple, qu’avec 
du bleu et du rouge on forme des mélanges qui produisent sur 
l’œil la sensation d’un beau violet ; et c’est cette espèce de retour 
des teintes sur elles-mêmes, tout-à-fait analogue à la conson- 
nance des octaves , qui a porté Newton à rapprocher, comme il 
l’a fait souvent, les impressions des couleurs diverses de celles 
que produisent les intervalles musicaux. 
D après l’étendue que sa règle assigne aux arcs représentatifs 
des sept nuances principales du spectre , il ne s’en trouve pas 
deux dont les centres de gravité soient opposés diamétrale 
ment. Ainsi , en quelque proportion que deux de ces nuances 
soient mêlées , leur centre de gravité commun ne pourra ja 
mais tomber au cen tre même de la circonférence ; ce qui indique 
qu’elles ne pourront pas former du blanc, mais seulement une 
teinte pâle fort approchante du blanc. C’est en effet ce que 
l’expérience confirme : « Car, dit Newton , en mêlant seulement 
deux couleurs primitives, je n’ai pas encore pu faire un vrai 
blanc. J’ignore même si on pourrait y parvenir avec trois cou 
leurs; mais ce sont là des curiosités qui ne servent que peu ou 
point du tout à l’intelligence des phénomènes natitrels ; car 
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