SUR LA. VISION PAR DES PRISMES,
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zone où les couleurs de ces rayons domineront ; enfin, depuis
S'jusqu’à tout autre point plus rapproché de l’œil, la réflexion
ne sera plus totale pour aucun rayon. L’œil ne recevra donc
de cet espace que la faible portion de lumière produite par la
réflexion partielle ; et par conséquent il devra paraître obscur,
comparativement à l’intensité brillante de BS.
Fixons les limites de ce phénomène : pour cela il suffit de se
rappeler qu’en nommant n le rapport de réfraction pour une
substance quelconque , quand la lumière y pénètre en sortant
de l’air, la moindre incidence intérieure 6, où commence la
réflexion totale, est donnée par la formule
i
sin 6 ~ — ,
n
laquelle exprime l’impossibilité de l’émergence avec un rapport
constant de sinus égal à n : ceci a été démontré page 274. Or ,
nous avons trouvé plus haut, d’après Newton , les valeurs de n,
pour les diverses limites des couleurs du spectre dans le verre
dont il faisait usage, et nous avons eu
pour le rouge extrême n = ;
pour le violet extrême n ~= y|.
En mettant successivement ces valeurs dans notre formule ,
les valeurs de ê qui en proviendront exprimeront les angles
d’incidences intérieures qui limitent l’arc bleu dans la réflexion
sur la base du prisme. On trouve ainsi :
rouge extrême NSI = 40. 29' 3o" ;
violet extrême N / S , I / = 3g° 5z' 10".
On voit que, dans cette espèce de verre, l’incidence moyenne
qui produit ce phénomène est d’environ 40°, à partir de la nor
male , ce qui donne 5o°, à partir de la surface. D’autres sub
stances donneraient d’autres limites , mais le calcul en serait
sans utilité. Ce que ce phénomène renferme de remarquable
consiste dans la formation d’un arc coloré au moyen de la ré
flexion sur une seule surface spéculaire ; et ce paradoxe optique
est complètement expliqué par la théorie de Newton. On voit
aussi que le complément de cet arc par les rayons qui sortent
doit produire au-dessous du prisme un arc où domine le ronge,