476 EFFET I)E LA DISPERSION, etc,
de ces cylindres soient l’une et l’autre arrondies, ils produiront
danseesens les effets résuhans de la sphéricité, et de là pourront
naître les couronnes colo ées concentriques au soleil véritable.
Or, Descartes assure, dans le livre des météores, qu’il a quel
quefois observé de pareils cylindres de grêle renfermant un
noyau intérieur neigeux, opaque , et pareillement cylindrique.
Enfin Huyghens a pour ainsi dire imité cette formation par
^expérience, en plaçant à diverses distances angulaires de son œil
et du soleil, un cylindre de verre mince rempli d’eau , avec un
noyau cylindrique opaque dans l’intérieur , et il a vu se réaliser
ainsi, par l’expérience, tous les phénomènes que le calcul luiavait
indiqués. Il a également montré comment ces calculs représen
taient avec fidélité les circonstances caractéristiques du phéno
mène. Mais pour atteindre les derniers détails de l’observation
d’Hevelius , il lui a fallu distribuer dans l'atmosphère, sous
beaucoup de positions diverses, les corpuscules cylindriques et
globulaires qu’il avait imaginés. Celte complication , qui paraît
inhérente à ce genre de phénomènes, ne doit pas être une raison
de rejeter l’idée d’Huyghens, mais plutôt un encouragement à
observer exactement leurs apparences, pour pouvoir les lui com
parer. La loi de la double réfraction, si long-temps méconnue,
nous a appris qu’il ne fallait pas trailer légèrement les spécula
tions d’un génie si élevé; et Newton lui-même paraît les avoir
adoptées dans celte circonstance, puisqu’en parlant des paré
lies dans son optique , il renvoie à l’explication d’Huyghens.