D’AIMANTER.
43
raison en est simple : les magnétismes naturels du fil de fer doux
ab sont instantanément décomposés par l’influence du pôle A ,
où dominera un des deux magnétismes. Ce fil acquiert ainsi
deux pôles, l’un b contraire à A , l’autre a de même nature. Pa
reille chose arrive au second fil ci b' ; alors , quand on approche
b' de b, on présente l’un à l’autre deux magnétismes de même
nom ; la répulsion doit donc s’ensuivre. Au contraire, quand on
présente b' à a, les magnétismes sont différens , et il doit y avoir
attraction. Voilà une représentation exacte des influences élec
triques ; mais avec cette différence qu’il ne se fait aucune trans
mission de magnétisme dans les différentes parties du fil ab,
mais simplement une décomposition locale dans chaque parti
cule ; décomposition en vertu de laquelle une des deux espèces
de magnétisme devient libre en b, l’autre en a, tandis que le
magnétisme contraire s’y trouve dissimulé.
Prenez maintenant deux lames d’acier AB, A'B', fig. 19,
d’égale longueur et très-minces ; de celles qui servent, par exem
ple, pour faire des ressorts de montre ; aimantez-les toutes deux
de la même manière, en les mettant en contact avec le même pôle
d’un même aimant, ou en les frottant dans le même sens sur sa
surface. Puis ayant éprouvé quel poids l’une d’entre elle AB peut
soutenir par son pôle A, suspendez-y un fil de fer doux b a
dont le poids soit cinquante ou cent fois moindre. Cela fait,
approchez peu à peu la seconde lame A'B' de la première,
comme si vous vouliez les superposer par les pôles de noms
différens. Lorsque ces deux lames seront en contact, l’adhé
rence du fil ha sera entièrement ou presque entièrement dé
truite ; de façon que le système des deux aimans, ainsi super
posés 11e pourra soutenir qu’une infiniment petite partie du
poids que chacun d’eux aurait soutenu séparément. Cette ex
périence est tout-à-fait analogue à celle que nous avons faite,
page a8q du 4 e livre, sur le contact de deux plaques de verre
électrisées diversement ; et l’explication en est la même, en
appliquant à chacun des magnétismes libres en A ou en B ce
que nous disions de chacune des deux électricités.
J’ai supposé les deux lames très-minces , afin que leurs dis-