LOIS DES ATTRACTIONS
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s’opère entre les magnétismes de même nature ; mais on la
ramène par force en contact avec la règle , en tordant le fil de
suspension, de manière qu’il ne l’este que l’épaisseur de la règle
ou deux lignes de distance entre les points du fil et de l’aiguille
les plus rapprochés. Or, comme le fil d’acier que nous plaçons
derrière la règle est vertical, tandis que l’aiguille est horizon
tale, tous les points qui se trouvent, de part et d’autre, à 4 ou 5
lignes de distance du recroisement, ne contribuent que très-
peu à la répulsion, à cause de leur distance et de l’obliquité
avec laquelle ils agissent ; en sorte que la force de torsion qu’il
faut employer pour maintenir le contact doit surtout dépendre
des quantités de magnétisme libre qui existent sur chaque
aiguille, depuis le point de contact jusqu’à une distance de
2 ou 3 lignes départ et d’autre de ce point. Ainsi, en faisant
glisser verticalement le fil d’acier le long de la règle, et pré
sentant successivement tous ses points à cette petite distance
de 2 lignes de l’aiguille, dont l’action reste constante, les
forces de torsion qu’il faudra employer pour maintenir le contact
seront dans chaque essai une mesure très-approchée de l’in
tensité du magnétisme libre dans le point du fil qui forme le
recroisement. Or, quand on fait cette expérience, on trouve
que, s’il faut une torsion de huit cercles lorsque le point de
recoupement est à 2 lignes de l’extrémité du fil, il ne faut que
deux ou trois cercles de torsion à 2 pouces ; et lorsque l’extré
mité du fil dépasse de 3 pouces le plan horizontal de l’aiguille,
la répulsion est presque nulle ; presque tout le magnétisme
libre est donc réuni sur ces 3 premiers pouces, à partir de
l’extrémité. On trouve la même chose pour l’attraction des pôles
de nom contraire ; et si le fil vertical a été régulièrement aimanté
par la méthode de la double touche, on trouve que les attrac
tions de ce pôle sont sensiblement égales aux répulsions de
l’autre ; mais il faut avertir que , pour pouvoir compter sur les
résultats d’une pareille expérience, il ne faut employer que des
aiguilles et des fils d’excellent, acier, fortement trempées, et
encore ne pas leur donner un très-fort degré de magnétisme ;
car, sans ces précautions, les points de recroisement n’étant