dans l’état de saturation. y3
trouve actuellement devant elle. Voilà pourquoi cette action
ainsi observée est sensiblement proportionnelle à la quantité de
magnétisme libre qui existe en ce point.
Il faut apporter à ces expériences deux précautions impor
tantes ; la première, c’est d’employer des fds assez longs pour
qu’en observant l’action d’une de leurs extrémités sur l’aiguille ,
on n’ait pas besoin d’avoir égard à l’action de l’autre extrémité;
la seconde, c’est que l’aiguille, quoique petite et facilement
mobile , soit cependant assez forte et faite d’un acier assez dur
pour que son magnétisme ne soit pas sensiblement modifié par
l’action du fil ; car si cela avait lieu, les expériences faites devant
divers points ne seraient plus comparables , puisque la partie de
l’action qui dépend de l’aiguille varierait. C’est ce qui est arrivé
à Coulomb dans ses premières expériences , où il employait une
petite aiguille de deux lignes de longueur , placée à trois lignes
de distance du fil. Cette aiguille, abandonnée à la seule action de
l’aimant terrestre, donnait des signes de magnétisme très-faible ;
mais dès qu’elle était placée devant le fil à trois lignes de dis
tance , son état magnétique augmentait considérablement, et
en la présentant à l’une ou à l’autre extrémité du fil, elle chan
geait subitement de pôle.
Averti par ces phénomènes, Coulomb employa une aiguille
plus forte, qui avait trois lignes de diamètre , et six lignes de
longueur ; le diamètre du fil aimanté était de deux lignes , et sa
longueur vingt-sept pouces; il pesait 865 grains le pied. De
peur qu’il n’opérât quelque changement dans le magnétisme de
l’aiguille , il la lui présenta de plus loin, à 8 lignes de distance,
et il mesura le nombre N d’oscillations qu’elle faisait en une
minute de temps , lorsqu’elle se trouvait ainsi devant différens
points. Il avait de plus observé précédemment le nombre n
d’oscillations qu’elle faisait dans le même temps par la seule
action du magnétisme terrestre ; la différence des carrés N 2 — ri 1
exprimait donc dans chaque expérience l’action réciproque de
Faiguille et du fil, action qui, comme nous l’avons dit plus
haut, devait être à peu de chose près proportionnelle à l’inten
sité du magnétisme libre dans le point du fil devant lequel l’ai-