Full text: Traité De Physique Expérimentale Et Mathématique (Tome Quatrième)

12 8 EXPLICATION DLS COULEURS PROPRES 
vement de teinte, perdant d’abord une certaine espèce de cou 
leur , puis une seconde , une troisième , jusqu’à ce qu’enfin son 
intensité devenant trop faible pour être aperçue, le corps pa 
raisse tout-à-fait opaque. L’ordre suivant lequel cette déperdi 
tion successive s’opère, est déterminé pour chaque substance, 
mais il varie dans les substances diverses. Par exemple (1), si 
l’on verse dans un verre conique une dissolution de cer 
tains bois colorés, et qu’en l’exposant à la lumière des nuées, 
on la regarde par réflexion, elle paraîtra bleue ; mais, si 
on la regarde par transmission, elle paraîtra jaune dans le 
bas du verre, près de la pointe du cône , orangée un peu 
plus haut, et enfin rouge dans les parties où l’épaisseur tra 
versée par les rayons est plus grande. Dans ce cas , les rayons 
violets et bleus sont très-abondamment réfléchis par la liqueur, 
puisque les plus petites gouttes que l’on en peut séparer pa 
raissent de cette teinte, et par conséquent très-peu d’entre eux 
y pénétreront à quelque profondeur ; mais les verts y entre 
ront plus facilement, et encore plus les jaunes, les orangés et 
les rouges, toutes lesquelles couleurs, prises ensemble, com 
poseront le jaune pâle que l’on observe, par transmission , 
dans le fond du verre , où l’épaisseur est la plus petite. Un peu 
plus haut, c’est-à-dire à travers une épaisseur plus forte, les 
rayons verts seront aussi absoi'bés, et le reste composera un 
orangé. Enfin , à une épaisseur plus grande encore , les jaunes 
seront absorbés à leur tour , puis les orangés , et enfin les 
rouges, si l’épaisseur est suffisante ; d’où résulterait succes 
sivement l’orangé transmis, et ensuite un rouge graduellement 
de plus en plus sombre , jusqu’à ce qu’il se termine en opacité. 
Newton a encore cité comme exemple un phénomène observé 
par Halley dans l’eau de la mer , où il était descendu à la pro 
fondeur de quelques brasses , un jour qu’il faisait un fort beau 
soleil. Le dessus de sa main , sur laquelle le soleil donnait di 
rectement au travers de l’eau et d’une petite fenêtre fermée par 
une glace , lui paraissait d’un rouge-rose ; et, au contraire, 
(x) Newton cite particulièrement une espèce de bois qu’il appelle néphré 
tique. Je n’ai pas pu m’en procurer qui offrît précisément les couleurs qu’il 
indique, mais un grand nombre produisent des effets analogues.
	        
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